Ma vie en 24 images par seconde
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Ma vie en 24 images par seconde

Ma vie en 24 images par seconde

Si Rintaro ne vous dit rien, ce n’est pas si grave. Pour ma part, je connaissais le monsieur sans le connaître. Ce sont parfois des choses qui arrivent lorsque l’on est bercé par des œuvres qui, plus jeunes, vous offrent un voyage pour lequel les « à côtés » vous importent peu. C’est mon cas avec Rintaro. De Metropolis à Galaxy Express 999, en passant par Le Roi Léo et surtout Albator ! Il m’a accompagné durant de nombreuses années dans l’ombre de ces œuvres qui m’ont façonné.

Ce n’est que bien plus tard que j’ai mis un nom derrière tous ces titres, et tout récemment, Kana nous a offert une autobiographie dans un écrin digne de ce nom.

“Ma vie en 24 images par seconde”, et ce genre de livre se picore chapitre par chapitre ou d’une traite selon comment vous aimez prendre les informations. De mon côté, un café, un chapitre, c’est ainsi que j’ai parcouru ce titre qui, de par son format, pourrait plaire à un public bien plus large que les simples lecteurs de manga. Grand format, couverture cartonnée, belle pagination et papier de qualité, “Ma vie en 24 images par seconde” est un livre captivant et magnifique à bien des égards.

Captivant, car, comme vous vous en doutez, il nous offre un point de vue très intime sur Rintaro, et malgré la dureté de ce qu’il nous raconte, il le fait avec une légèreté et un recul d’une douceur déconcertante. Dès lors qu’il puise dans sa mémoire d’après-guerre et de son enfance dans un pays sous occupation, on ressent une sorte de mélancolie mais jamais amère. Probablement due à la façon dont Rintaro a vécu son enfance, loin de la grande ville, dans une campagne plutôt douce, avec sa découverte des arts au sens large : théâtre, cinéma, livres. Avec son petit côté tranche de vie, cette autobiographie nous laisse glisser dans un moment hors du temps qui nous marque d’autant plus par son style graphique, ni trop travaillé ni bâclé, une sorte de douceur crayonnée qui vit au rythme de la narration. Un véritable cachet de personnalité.

Au fil de la lecture, Rintaro grandit et son parcours se dévoile sous nos yeux toujours avec la même douceur, et cela en devient presque une origin story de l’animation japonaise. C’est ultra prenant, ultra intéressant et ultra trop court ; la frustration est vraiment grande d’en savoir autant mais si peu. Voir passer des noms comme Tezuka, Maruyama, Otomo, ça fait rêver, d’autant plus qu’ils ne sont pas présentés comme à leur habitude, ce sont des visions de Rintaro, ce qui apporte un petit charme supplémentaire.

On imagine bien que ce titre nous propose un « résumé » de sa vie qui semble grandement remplie, et on ne peut pas creuser, je pense, une vie entière en 250 pages. Mais le voyage mérite largement cette lecture, que ce soit pour découvrir Rintaro un peu plus en détail ou même pour voir l’évolution de l’industrie de l’animation à travers quelqu’un qui l’a accompagnée.

Incontournable à mes yeux pour les fans du Monsieur, il est que ce titre est également un super ouvrage pour les amateurs d’animation ou les curieux d’artistes. Cependant, le danger de ce genre de titre est de tomber dans un gouffre intersidéral de visionnage effréné de ses films ! Allons-y ! Albator m’attend !


 

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