Dinosaurs Sanctuary
Qui ne connaît pas Jurassic Park ? Si vous aimez un tant soit peu les dinosaures, vous l’avez vu. Si vous n’aimez pas les humains non plus, d’ailleurs, je vous invite à le voir ; certains humains se font croquer et c’est plutôt satisfaisant !
Dinosaurs Sanctuary part d’un postulat très similaire à Jurassic Park : un grand professeur, Suma, a découvert une île sur laquelle certaines espèces de dinosaures ont survécu. Grâce à la génétique, il a pu recréer d’autres espèces qui avaient disparu.
Tout comme dans Jurassic Park mais sans John Hammond pour dépenser sans compter, les « parcs » à dinosaures ont fleuri avec pertes et fracas. Au fil du temps, la réalité a rattrapé l’euphorie de la découverte et les doux rêves idéologiques.
C’est donc dans un contexte moribond que l’on va suivre Suzume, une jeune fille passionnée par les dinosaures depuis sa plus tendre enfance et dont le rêve est de devenir soigneuse. En ayant comme papa l’un des plus grands scientifiques ayant travaillé au retour des dinosaures sur la planète, forcément, on est à bonne école.
C’est donc lors de l’arrivée de Suzume dans le parc d’Enoshima Dinoland pour devenir soigneuse professionnelle que l’on va se rendre compte nous-mêmes de la réalité de la chose. Ici, les parcs à thème tels qu’on les connaît dans Jurassic Park ou l’idée que l’on pourrait s’en faire sont grandement plus terre à terre. Ce ne sont ni plus ni moins que de simples zoos, avec tout ce que cela implique : des dinosaures dans des cages, un quotidien rodé qui se rapproche plus d’animaux captifs que de gros monstres sauvages. Malgré tout, la règle est de mise : un dinosaure reste sauvage et un accident est vite arrivé, comme nous l’apprenons rapidement au fil de notre lecture. Les parcs à dinosaures ont perdu leur attrait suite à un accident survenu quelques années auparavant, et les gens ont une certaine méfiance et peur envers eux. C’est donc pour lutter contre ces préjugés que Suzume va tout faire pour relancer l’intérêt et faire comprendre aux gens qui sont les dinosaures et comment ils vivent.
Lourde tâche, mais peut-être pas impossible pour la fille du professeur Suma.
C’est donc un titre tranche de vie au milieu des dinosaures qui nous est proposé, avec le quotidien de Suzume, une sorte d’une journée au Zoo mais en mode dinosaure. Avec les risques, les joies et les peines que cela apporte. On y découvre lors des 2 premiers tomes actuellement disponibles en France quelques personnages qui vont accompagner les premières semaines de Suzume dans le parc et qui vont lui apprendre les ficelles du métier, mais pas que. Les incidents qui se sont déjà produits ou comment éviter que certains se produisent, la façon dont chacun a sa part de responsabilité pour que tout fonctionne au mieux, mais surtout on découvre des personnages profondément attachés à ces animaux, aussi féroces et sauvages soient-ils.
Forcément, avec “dinosaure” dans le titre, vous imaginez bien que ces grosses bestioles là sont mises en avant et, pour être honnête, c’est un sans faute ! L’auteur, Itaru Kinoshita, a fait appel à Shin-ichi Fujiwara, spécialiste en dinosaurerie (oui, ce mot n’existe pas, mais il me plaît !). Ce que je peux vous dire, c’est que cet œil expert apporte un vrai plus, notamment sur les caractéristiques physiques des dinosaures, avec des détails de plus en plus récents mais bien plus pointus que certaines généralités. Comme le type de peau des dinosaures, qui pour certains n’est pas que du “cuir”, mais avec un certain pelage ou plumage pour certaines espèces. Les poses, leur façon de se déplacer ou de se nourrir : un soin tout particulier a été apporté à ces détails, qui à mon sens donnent un vrai côté “docu” manga. Alors évidemment, on n’est pas dans le règne des dinosaures non plus, pour ça je vous invite grandement à regarder le documentaire disponible sur Apple TV qui est excellent !
Bref, le fait est que la construction de ce titre a dû demander beaucoup de recherche et surtout beaucoup de cœur de la part de l’auteur pour offrir un rendu aussi chouette, bien que parfois certains dinosaures soient un peu figés dans leur pose. On arrive facilement à passer outre grâce à l’ambiance et à la jovialité de Suzume. Elle apporte ce petit rayon de soleil au milieu de la terreur que représentent ces grosses bébêtes ! Il y a pour seul vrai défaut, et c’est un souci d’adaptation qui ne vous gênera probablement pas, mais j’ai eu l’impression à ma lecture que tous les dinos avaient le même “rugissement”. La traduction, ou du moins l’adaptation, est assez fade à mon sens et je trouve ça dommage. Dommage de ne pas avoir adapté une police de caractère tremblante à un rugissement de T-Rex ou un glapissement de Vélociraptor, ou une petite vibration pour le tricératops. Bon évidemment, je chipote parce que j’aime beaucoup trop les dinos. La vérité, c’est que le titre se laisse lire de manière fort agréable et se promène de zone en zone pour découvrir quel sera le nouveau dino derrière la porte, c’est extrêmement satisfaisant, d’autant plus que la fin du tome 2 termine sur une ouverture totale du parc avec la promesse de nouvelles découvertes qui, pour ne rien vous cacher, m’ont grandement excité ! J’ai fort hâte.
Avec 2 tomes actuellement disponibles en France et 4 au Japon, difficile de vous dire combien de temps peut durer la série, mais je tablerai sur quelque chose comme 12 à 15 tomes max. Ce serait le nombre parfait pour nous permettre de découvrir pas mal d’espèces en nous permettant de voir l’évolution du parc, et surtout savoir si Suzume arrive à changer la vision et la relation que les gens ont avec les dinosaures.
En tout cas, je ne manquerai pas de vous refaire un petit point sur cette très chouette série d’ici 2 à 3 tomes, je pense.
 
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