I Hate Fairyland
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I Hate Fairyland

Soyons sérieux un instant. J’adoooooooore les histoires complètement débiles qui détournent les codes classiques du genre. Les Annales du Disque Monde sont pour moi le summum de l’absurdité. Mais attention, car voici un nouveau challenger, j’ai nommé la série I Hate Fairyland.

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Alors, I Hate Fairyland, de quoi t’est-ce que ça parle ? Tout comme Alice, la petite Gertrude se retrouve propulsée, bien malgré elle, dans le royaume fantastique de Fairyland. Un royaume fabuleux où la lune vous fait un grand sourire (et vous adresse même parfois la parole), et où le fantastique et le féerique attendent à chaque coin de rue. Assistée de Larrigon Wentsworth III (une mouche à merde!) elle cherche la clef qui ouvrira la porte pouvant la ramener dans son monde. Et ça fait vingt-sept ans que ça dure !! Et Gertrude n’a pas pris une ride. Par contre, des coups, ça elle en a pris, et elle en prend encore. Autant Gertrude n’en peut plus de Fairyland, autant Fairyland n’en peut plus de Gertrude, cette invitée vulgaire, grossière, aigrie et hyper violente.

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Skottie Young s’amuse dans cette série, dont il assure à la fois le scénario et le dessin. Il recycle toutes les histoires pour enfants, d’Alice au Pays des Merveilles au Magicien d’Oz, en passant par Pinocchio, Little Némo, Hansel et Gretel pour finir par Star Wars et Conan le Barbare. Et ça, uniquement dans le premier numéro. Après, on passe aux choses sérieuses. Gertrude évolue rapidement pour se transformer en fléau humain dans le corps d’une fillette de huit ans. Tous les personnages sont ainsi passé à la moulinette pour s’éloigner de tous les poncifs du genre.

Mais le recyclage opéré par Young n’est pas une simple réutilisation ou un simple hommage. Non, tout est perverti et transformé de façon iconoclaste, mais jamais lourde, pour nous servir un des comics les plus fun que j’ai lu depuis longtemps. Sorte de croisement entre Terry Pratchett et Expendables, l’histoire n’est qu’un prétexte au carnage et à l’humour, se rapprochant en cela du livre de Catherine Dufour, Blanche Neige et les lance-missiles.

Côté graphique, c’est beau, tout simplement. Le style de Young, connu pour ses dessins de super-héros format bébé, est parfait pour l’exercice. L’aspect juvénile de Gertrude contraste encore plus avec ses réactions, et le moindre détail est raccord avec l’histoire. C’est un comics, donc on n’a pas vraiment d’arrières plans, mais pas la peine. Ce qu’il se passe au premier plan est largement suffisant pour en prendre plein les yeux.

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Je tiens également à mentionner l’excellent travail fourni par le coloriste, Jean-François Beaulieu, qui sublime les dessins de Young par l’utilisation d’une palette de couleurs acidulées renforçant l’effet « pays magique ». Et ça, que ce soit pour nous dépeindre une île faite de bonbons, ou un carnage sanguinolent exposant tripes et boyaux.

Je ne pense pas que Young souhaite nous faire passer un message sur les méfaits de la violence et de l’abus de contes de fées. Il est clairement là pour s’éclater et nous faire plaisir ! Ce qui est réussi. Si vous n’avez pas encore craqué pour les aventures de Gertrude, je ne peux que vous inviter à vous ruer sur cette série. Même si vous ne parlez pas anglais, les dessins se suffisent à eux-mêmes ! Pour ma part, je me suis bidonné en lisant les quatre numéros déjà sortis et j’en prends plein les mirettes à chaque épisode. Encore une fois, il ne reste qu’à souhaiter qu’un éditeur Français se penche sur le cas de cet OVNI comixologique et nous le livre en format cartonné et plein de bonus.

 

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