Justice League : Faute d’un Clou
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Justice League : Faute d’un Clou

Justice League : Faute d’un Clou

C’est une histoire de terre parallèle, autrement dit un Elseworlds, qui nous est proposé avec ce Justice League : Faute d’un Clou. Si ce volume contient la réédition du récit “Le Clou”, il propose également sa suite.

Pas de bol pour Jonathan Kent : un clou s’est fiché dans le pneu de sa camionnette et il ne pourra pas aller au village. Coup de bol pour cette coquine de Martha, elle va pouvoir passer du bon temps avec son homme. Ce qu’ils ne remarquent pas, c’est le vaisseau qui s’écrase non loin de leur ferme. Ils ne tomberont donc pas sur ce bébé venu de l’espace, voué à changer le monde.

Bien des années plus tard, la Justice League œuvre pour le bien du monde. Sauf que Lex Luthor, assisté de Jimmy Olsen et soutenu par Perry White et le Daily Planet, affirme que tous les super-héros sont des extra-terrestres dont le but est la domination du monde. Et les faits, présentés par les médias, semblent lui donner raison.

Alan Davis l’a dit, et le répète en préface, ce volume provient de son envie de dessiner une Justice League “classique”, malgré tous les déboires qu’il a rencontrés avant sa publication. Outre cette envie, on sent bien l’attachement de l’artiste aux personnages, dans sa façon de les dessiner, certes, mais également dans la compréhension de leur caractérisation et de leurs motivations. Car même si Superman n’existe pas dans ce monde, les autres personnages poursuivent leurs idéaux de liberté et de justice. De plus, son récit s’intègre dans une histoire plus importante, aux proportions cosmiques, qui se révèle dans “Un Autre Clou”, le second récit du volume.

Si ce second récit permet de prolonger le plaisir, il n’arrive pas à la cheville du premier, qui est construit de façon à démolir tout ce que représente la Justice League, pour ensuite [spoil] préparer l’arrivée de Superman. Dans toute cette déconstruction, Davis n’hésite pas à démontrer le pouvoir de la télévision, en démontrant qu’on pouvait faire dire ce qu’on voulait aux images. Pour un récit qui a 25 ans, je trouve qu’on est vachement dans une problématique actuelle, où l’interprétation des images, portée par une voix qui hurle plus fort que les autres, peut conduire à un désastre. En cela, le récit est très bien pensé.

Au dessin, Davis propose des planches soignées, dans son style reconnaissable, où il est toujours secondé par Mark Farmer. Je crois d’ailleurs n’avoir jamais vu leurs noms dissociés l’un de l’autre. Bref, les personnages sont iconiques et ont tous ces corps presque “normaux”, qui contrastaient en 1998, lors de la sortie de Le Clou, avec ce que pouvaient proposer les autres dessinateurs, adeptes de personnages hyper bodybuildés. De fait, Les planches proposent ce petit côté suranné auquel tenait Davis et n’ont pas vraiment vieillies. On est plutôt face à une représentation intemporelle des personnages principaux.

Davis a réussi son pari de proposer une Justice League au format “classique”, avec un scénario qui reste actuel encore maintenant. Si on ressent vraiment la différence entre les deux récits du volume, rien que pour la première partie, l’achat se justifie. Pour ma part, j’avais toujours regardé de loin cette histoire, même lors de sa première édition, et je reconnais avoir fait une erreur. Pour une fois, je suis heureux de voir une réédition.

T

 

  • Titre: Justice League : Faute d’un Clou
  • Broché : 312
  • Éditeur : Urban Comics
  • LangueFrançais
  • ISBN-13 : 9791026819370
  • Prix : 30€

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