Frontier
7 mins read

Frontier

Frontier

Parler d’un titre du Label 619 est toujours particulier pour ma part, particulièrement ceux de Mathieu Bablet et de Guillaume Singelin.
Encore une fois, pour ne pas y couper, c’est le nouveau titre de Guillaume Singelin qui débarque en ce début 2023 pour mon plus grand plaisir et surtout pour enfin assouvir mon interminable attente !

Alors à nous deux Frontier !

Après son merveilleux PTSD, G.Singelin revient avec une aventure 100% SF et surtout 100% spatiale. Au programme, une promesse : celle d’une grande aventure à travers les étoiles.
Ji-Soo, ingénieure sur le programme Indy depuis sept ans est au balbutiement du lancement de sa sonde d’exploration, avec pour objectif l’exploration de l’univers et de tous ses secrets !
Malheureusement, les choses ne vont pas vraiment se passer comme prévues et le capitalisme arrive à grands pas avec ses gros sabots. Le projet va rapidement changer de mains et prendre une direction qui est en totale désaccord avec ce qu’imagine Ji-Soo. Energy Solution, l’entreprise qui rachète le groupe de développement d’Indy, a d’autres plans pour cette sonde, et surtout, veut ramasser le plus d’argent possible.

De fil en aiguille, la non-motivation et le plaisir de Ji-Soo de traîner des pieds lui vaut de multiples relocalisations de poste par Energy Solution et elle va finir à la tête d’un chantier spatial en orbite. Loin d’être enthousiaste, elle va petit à petit prendre ses marques et rencontrer Alex, un de ces enfants nés dans l’espace et devenu mineur. Très vite, une amitié solide née entre les deux protagonistes et leur dynamique va perdurer tout au long du récit, d’autant plus qu’un évènement majeur va conduire notre petit duo à devoir quitter la station spatiale en extrême urgence. À la suite de cette fuite, ils vont rencontrer Camina, un ex-mercenaire qui décide de prendre une tout autre voie et d’aller au bout de son rêve suite à une intervention musclée qui ne la laisse pas sans séquelles. À partir de là, nous avons droit à une sorte de road trip spatial avec notre quatuor (un quatrième membre rejoint la fine équipe mais dont je tairai l’arrivée dans le groupe). De planète en planète, de vaisseau en vaisseau, G.Singelin nous offre des cases et des pages entières d’émerveillement.

N’attendez pas de guerre spatiale à la Star Wars, pas de vaisseau intergalactique impérial qui pourrait réduire à néant l’humanité, ne vous inquiétez pas, elle s’en sort très bien toute seule. C’est d’ailleurs un des points bien mis en avant sur ce titre, l’utilisation des ressources par les humains. Après avoir usé jusqu’au dernier morceau de la planète Terre, les humains n’ont pas de scrupule à aller faire pareil à l’autre bout de la galaxie. Les avancées technologiques et scientifiques pour aider et préserver? L’écologie ? Pour quoi faire ? La privatisation et l’enrichissement des plus riches ? Évidemment, quelle question !

Autant de thèmes qui seront abordés plus ou moins en profondeur tout au long de cette dystopie, qui n’est finalement pas si éloignée de ce que nous vivons actuellement, à la différence qu’on n’a pas encore de vaisseau et de colonie à l’autre bout de la galaxie, mais croyez-moi, c’est très très rapidement transposable à la seule planète Terre…

Malgré le ton plutôt mélancolique, Frontier est bercé d’espoir et de bienveillance, que ce soit par ses propos qui bien « qu’alarmistes » compensent avec de nombreux angles très positifs. Je pense notamment au thème du recyclage des déchets qui flottent dans l’espace qui m’a furieusement fait penser à “Planètes”, le manga de Makoto Yukimura – que j’ai tout récemment découvert et que je vous recommande également au passage. Ou encore le vaisseau Amytis qui porte avec ses valeurs et ses idées littéralement l’espoir de l’humanité.

Frontier c’est plein de petits détails qui mis bout à bout nous offre une aventure humaine et spatiale, cependant, malgré tout l’amour que je porte à ce titre j’ai eu quelques frustrations.

Principalement dûes aux nombreux sujets abordés qui parfois ne sont pas assez explorés et pour lesquels j’aurais vraiment aimé en avoir un peu plus, quitte à sacrifier peut-être un thème pour fouiller davantage les autres. Je comprends les thèmes principaux qui sont abordés et qui permettent de construire le background de chacun des protagonistes principaux, mais du coup, il m’a manqué un tout petit truc pour me faire basculer dans l’immersion totale comme dans PTSD où j’en avais versé quelques larmes.

Alors attention, je vous arrête, j’ai adoré ce titre, l’immersion spatiale est totale, les planches sont merveilleuses, fourmillent de détails, l’aventure est rythmée et à aucun moment on se dit oui bof ça manque un peu de rythme. On se laisse prendre de la première à la dernière page sans aucun problème. Comme je vous l’ai dit au début, la SF spatiale c’est tout ce que j’aime, ici ça ne déroge pas à la règle. De plus, le style de G.Singelin est reconnaissable entre mille et au final ça fonctionne tellement bien les détails sur les vaisseaux, les paysages montagneux ou même les grands vides sidéraux sont juste une pure folie visuelle.

Les plans de coupe aussi sont extraordinaires, que ce soit sur la station spatiale puis celui du Dolphin que j’imagine tellement en format print avec plein de côté et de mesure dans tous les sens. Mais bon je m’égare, ceux qui me lisent depuis toute ses années savent mon amour pour le monsieur et je ne sais que dire de plus à part : c’est MAGNIFIQUE !

Vous l’aurez donc compris, difficile de rendre grâce à Frontier tant j’ai aimé cette lecture et malgré ma petite frustration – que je me suis probablement mise moi-même vu comment PTSD m’avait marqué -, c’est un titre que je vous recommande plus que chaudement, assurément un titre qui saura marquer mon année 2023 !


  • Titre: Frontier
  • Broché : 208 pages
  • Editeur : Label 619
  • Langue : Français
  • ISBN-13 : 9782810203161
  • Prix : 21.90€

 

 

One thought on “Frontier

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.