Black Hammer – Tome 2
Après un Tome 1 qui avait divisé les opinions au sein de la rédaction, Black Hammer revient pour un Tome 2. Après Fabb, c’est à mon tour de m’y coller.
La fille de Black Hammer, Lucy, est arrivée, on ne s’est par quel moyen, dans la petite ville où sont retirés tous les anciens compagnons d’arme de son père. Lucy ne sait pas comment elle s’est retrouvée là, et tous ces vieux héros sur le retour non plus. A part peut-être le colonel Weird, mais vu qu’il a l’air complètement à l’ouest, rien n’est moins sûr. Lucy va commencer son enquête pour découvrir les secrets de la ville.
Jeff Lemire joué encore une fois avec l’inconscient collectif comixologique en détournant les origines de héros connus (Shazam, Martian Manhunter, etc) pour ses personnages. Ce volume propose d’ailleurs, dans chaque issue le composant, un focus sur chacun de ces personnages. La différence avec les originaux? C’est que les personnages de Lemire ont vieilli, sont devenus amers, aigris. Le fil directeur du Tome? C’est Lucy, celle qui recherche la vérité et qui semble, à la fin du volume, l’avoir trouvée.
Cette série est également une réflexion sur ce qui définit un héros et à quel moment il prend le pas sur l’être humain. Ces héros vieillissants, forcés de cohabiter dans une « ville fantôme » alors qu’ils avaient tous décidé de raccrocher, nous prouvent aussi que la motivation vient de la volonté.
Les dessins, signés Dean Ormston pour la plupart, sont rétros à souhait, plongeant le lecteur directement dans l’aventure. On ressent bien le côté « pulp » de l’histoire, tant dans la mise en page que le trait et la colorisation. On peut cependant regretter parfois des lacunes dans la morphologie des personnages, notamment les yeux.
En parlant de colorisation, le chapitre 9 (entièrement signé David Rubin, dessin et couleur) est une ode psychédélique aux aventures spatiales de type Flash Gordon, mais traité à la façon des comics underground des années 70. Une pure merveille!
J’avais aimé le Tome 1 de Black Hammer et j’ai aimé encore plus le Tome 2. Cette digression sur les personnages connus du DC Universe a l’intelligence de s’éloigner de ses modèles, mais surtout de ne jamais tomber dans la gaudriole. À apprécier comme une aventure alternative, mais surtout une série bouleversant les poncifs du genre « comics ».
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