Friskoz Invaderz From Space 2
Après Friskoz Invaderz From Space, je me suis dit : “Mais à quand la suite?”. Du coup, j’étais tout content quand j’ai vu débarquer le Tome 2 sur Ulule. Un financement participatif plus tard, le bouquin m’a été apporté tout chaud par mon facteur.
Alors quoi de neuf depuis la fin du Tome 1? L’île de Friskoz est toujours le seul bout de terre qui n’a pas été englouti par la montée des eaux. La vie y est toujours aussi dure pour les survivants ; mais moins que pour ceux qui veulent accoster. Enfin, qui essaient. Le champ de mines n’est pas vraiment perméable. Pour les résidents, le sniper-oiseau fait toujours régner la terreur, et les Patrol Boyz s’imposent comme les seuls défenseurs de l’ordre. Mais dans un salon de coiffure, la menace se prépare à frapper!
Bon, pas évident de ne pas vous spoiler l’histoire. Disons juste qu’on va enfin savoir pourquoi il y a “Invaderz from Space” dans le titre.
Côté scénario, Le Double est définitivement perdu pour la cause. Il nous sert une histoire complètement fêlée et pleine de rebondissements, sous forme d’hommage aux films de série Z des années 80, Critters en tête. J’adore!! Il faut dire que l’une des forces de ce comics est d’être hyper-cinématographique dans le concept, du traitement de l’histoire à la façon dont elle est dessinée. D’ailleurs, les auteurs revendiquaient cette affiliation dès le premier Tome avec leurs fausses affiches de films. Les références sont nombreuses, et parfois bien cachées dans les recoins d’une case.
On ne s’ennuie pas une seconde à la lecture et les personnages sont maintenant bien établis et restent cohérents dans leur façon d’agir. Charly, le sniper-oiseau, est un mélange du vautour de Spider-Man et d’un Christopher lloyd carrément allumé se la jouant Punisher. Mademoiselle Poops ne jurerait pas dans un film intitulé “Ma grand-mère a mangé l’exorciste”. Et Loomis se prend pour James Bond avec des béquilles interchangeables et truffées de gadgets tout en évoluant vers un profil de super-héros malgré lui. C’est d’ailleurs le seul aspect de l’histoire qui m’ait un peu chagriné. Je préfère voir en Loomis un type ordinaire qui, dans des situations le dépassant complètement, arrive à s’en sortir malgré son handicap, mais jamais indemne. C’est cette opposition entre la fragilité et la force du personnage qui sublime ses actions.
En parlant de point fort, Niro assure, cette fois encore, la partie graphique. Son style “caricatural” s’est affiné pour fournir plus de détails au fil des planches. On sent que le trait est encore mieux maîtrisé. Il s’amuse d’ailleurs à changer de style et de technique de dessin dans certaines parties, ce qui apporte encore plus de vie au comics. Le plus grand changement, néanmoins, est dans la colorisation. Les couleurs sont maintenant plus travaillées et illuminent les planches.
Frizkoz 2 est donc la digne suite de son prédécesseur, plein de folie et de concepts délirants. Si vous avez aimé le Tome 1, jetez-vous sur ce Tome 2. On continue à y suivre avec plaisir les aventures délirantes de Loomis et des survivants du grand déluge. Et en plus, c’est écrit en dernière page, Friskoz revient en 2016.