Mécanique Céleste : La Source
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Mécanique Céleste : La Source

Mécanique Céleste : La Source

Après un premier tome convaincant, époustouflant et complètement fabuleux, Merwan revient avec une suite directe, Mécanique Céleste : La Source.

La promesse, outre son talent de nous en mettre plein la vue et de continuer à nous captiver pour faire vivre à ses protagonistes une aventure à couper le souffle au lecteur.

Petit rafraîchissement de mémoire : dans le premier tome de Mécanique Céleste, on faisait connaissance avec un univers post-apocalyptique régi par des règles bien définies où tout le monde n’était pas forcément d’accord. De fait, il y avait plusieurs factions qui vivaient comme chacun l’entendait, tant bien que mal. Jusqu’au jour où un petit émissaire venant de Fortuna a débarqué à Pan pour “imposer” le rattachement de la cité, contraint malgré, et surtout de gré ou de force. De fil en aiguille, on découvre l’univers dans lequel tous ces événements se déroulent et on apprend surtout que le destin de la cité et de ses habitants va se décider autour d’une partie un peu particulière de la balle au prisonnier, la mécanique céleste.

Comme je le disais, ici c’est la suite directe, donc, attention aux spoilers qui arrivent ! Nos amis de Pan ont gagné, et vous vous doutez bien que cela ne plaît pas à Fortuna, qui met en œuvre une petite chasse à l’homme contre nos héros de Pan.

Ces derniers vont sur le chemin de leur fuite tomber sur “La Source”, un sanctuaire épargné de tout conflit et qui se tient à l’écart de toute implication en respectant des règles très simples :

Règle n°1 : le sang ne doit pas couler à la Source.

Règle n°2 : il ne peut y avoir d’union à la Source.

Règle n°3 : ni commerce, ni alliance avec les Grandes Cités.

Règle n°4 : La Source ne peut héberger des individus partageant le même sang.

Bien évidemment, si ces règles nous sont données si tôt, c’est pour faire prendre conscience au lecteur de ce que représente la Source, car, tenez-vous bien, tout le récit va se passer en huis clos !

L’asile étant accordé à Aster et ses compagnons de Pan par Ohm, le grand ordonnateur de ce sanctuaire, très vite les choses vont dégénérer. Fortuna et une milice normalement disparue vont faire leur apparition, des révélations vont mettre en jeu l’indépendance de la Source, et des pirates vont débarquer pour rajouter une petite cerise sur un gâteau déjà bien bordélique !

Si l’histoire est extrêmement dynamique et rythmée, elle manque cependant à mon sens d’un petit quelque chose qui fait que, lors du premier tome, il y avait un enjeu de taille : la survie d’une communauté de personnes. Ici, j’ai eu l’impression d’avoir droit à un enchevêtrement d’idées qui, bien que cohérentes dans l’univers créé et proposé par Merwan, ont, à ma lecture, saturé les informations. Ça va dans tous les sens, et du fait que le récit se déroule en huis clos, c’est trop. On avance pour revenir là où on était, sachant que ceux qui nous poursuivaient sont là, ou ceux qui nous attendaient étaient, alors que nous voulons aller là où ceux qui nous ont dit nous attendre ne savent pas encore qu’on va là. Oui, j’ai eu ce ressenti et cela m’a grandement frustré parce que, graphiquement, c’est fou : les compositions, le dynamisme des planches et des actions sont monstrueusement géniaux et sublimes, les couleurs, l’aquarelle, le design, c’est parfait. Mais cela ne suffit pas à contrebalancer le récit qui m’a profondément frustré et qui a bien trop compliqué l’histoire pour ce qu’elle nous raconte au final. Je caricature volontairement le trait, mais imaginez Aster et sa team arriver à la Source : tout le monde rentre dedans, des méchants très méchants arrivent, il y a la bagarre et le bordel dedans, ça pète dans tous les sens, puis la Team Aster sort de la Source, reprend sa route, et voilà.

Alors oui, c’est grossi, mais j’ai eu l’impression de ne rien avoir eu dans cette aventure, là où dans le premier, la promesse du jeu de la mécanique céleste est dans le titre. Ici, on aurait pu l’appeler “Ester et la Source”, cela aurait suffi. Pourquoi “Mécanique Céleste” alors qu’on n’en voit pas une seule partie ? Rahhhh, frustration !

Le fait est que si vous êtes amateur de Merwan, vous y trouverez votre compte graphiquement, mais je pense que pour l’apprécier, il faut prendre ce titre comme un titre indépendant et pas une suite au premier, même si quelques éléments nous y relient.

Le tome 1 s’auto-suffit, le tome 2 aussi, mais je vous recommanderais plutôt de mettre vos petits deniers dans le premier, qui vous apportera certainement plus de satisfaction que ce volume.


 

2 thoughts on “Mécanique Céleste : La Source

  1. Tout à fait d’accord. Je ne comprend pas bien ce qu’a voulu faire Merwan surtout après si longtemps. Ca ressemble à une fausse bonne idée d’un dessinateur qui voulait se faire plaisir mais sans objectif scénaristique.

  2. C’est exactement ça, retourner dans une univers qu’on aime mais sans trop savoir quoi y faire, ça m’a frustré d’autant qu’il y a matière a faire que ce soit avec l’univers ou avec les personnages, voir même de nouveaux personnages dans une époque differente.

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