Magnus
Quand on me parle de Magnus, je pense plus à un mec en body-short qui se castagne avec Robby le robot, plutôt qu’à un récit S.F à la William Gibson. C’est pour ça qu’en voyant la nouvelle série de chez Dynamite, proposée dans nos vertes contrées par Paperbacks, j’ai été un peu dubitatif. Après avoir testé en V.O dès sa sortie, sans être convaincu, j’ai redonné sa chance à la V.F. Bien m’en a pris!
Le Dr Magnus est psy. Psy pour robots. Dans un monde futur où chacun a son propre assistant personnel sur pattes, les robots ont bien besoin de trouver leur “moi”. Et Magnus est là pour les aider. Sauf qu’à force de chercher le bien-être intérieur, les I.A ont des velléités d’émancipation. Pour ce faire, rien de mieux qu’un geste fort : assassiner le responsable de Looking Glass, la société commercialisant les intelligences artificielles dans un corps robotique. Magnus est donc sollicitée pour se rendre dans le nuage et récupérer l’I.A coupable de ce crime.
Kyle Higgins nous propose un récit digne des plus grandes histoires de S.F avec cette série. Exit Asimov et les trois lois de la robotique, bonjour Blade Runner! Avec son héroïne plus proche d’une chasseuse de réplicants que de Freud, Magnus nous propose une immersion dans la psyché autant que dans l’action. Le scénario joue avec les poncifs du genre, tout en proposant une vision de l’invasion de la technologie dans le quotidien qui me semble plus que réaliste. Dans le même genre, Alex + Ada nous avait déjà scotchés. Là on franchit un pas de plus. Les I.A revendiquent leur liberté, dénonçant leur mise en esclavage dans le monde réel. Le nuage est alors le seul espace de liberté qu’il leur reste, du moins jusqu’à ce que la révolution gronde.
Les thèmes abordés, sous couvert de science-fiction, sont forts : esclavage, révolte, liberté. Il ne manque plus qu’à mettre aux robots des gilets jaunes et on retrouvera l’actualité récente [non, je ne fais pas de politique et, oui, j’exagère un peu].
Aux dessins, c’est Jorge Fonés qui est derrière le crayon. Sans une grande originalité dans la composition des planches, le dessin est pourtant frappant. Les personnages sonnent juste et la déshumanisation des I.A est bel et bien présente, tout autant que celle de leurs propriétaires. Au milieu de cette présentation plutôt classique se glissent des planches au style totalement différent [Bill Sienkiewicz, sors de ce corps]. Là, le talent de l’artiste explose, tout comme dans ses splash pages et ses illustrations de présentation des chapitres.
Classique, mais différent, ce volume est une bien belle découverte qui mérite amplement d’être lue par les amoureux de comics et de S.F. Si vous en avez marre des super-héros en slip moulant, jetez-vous dessus, vous m’en direz des nouvelles.
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