Chronique de l’avent : Robocop Citizens Arrest
Toujours dans le cadre de sa collection dédiée à Brian Wood, Vestron nous propose de retrouver un être 50% homme, 50% machine, 100% flic! Vous l’avez compris, je vais vous parler d’Alex Murphy, alias Robocop, pour un album titré Citizens Arrest. Et oui, je vous le dis dès maintenant : je vais prendre mon pied!
Il y a quelque chose de pourri au royaume de Détroit. Ce quelque chose, c’est le nouvel Omni Cartel des Produits, l’OCP, qui s’élève sur les ruines de son prédécesseur. Les flics, les pompiers, les ambulanciers ; ils sont tous été remplacés par R/Cop et les apps obligatoires à installer sur son téléphone. Une armée de robots patrouille la ville, sans pitié ni discernement. Léo Reza, un ancien policier, toujours flic dans l’âme, n’en peut plus. Il va partir à la recherche de la seule personne qui peut arranger les choses et faire tomber ce nouvel OCP : Alex Murphy. Mais Robocop a subi une mise à jour forcée il y a cinq ans et se retrouve à la retraite, incapable de continuer sa mission.
Ouiiiiiiiiiiiii. Oubliez le dernier film que vous avez vu et remettez-vous celui de Paul Verhoven en tête. C’est bon? Eh bien, on y est! On retrouve dans le scénario de Wood le fragile équilibre entre l’humanité de Murphy et la badassitude de Robocop. Cette balance est respectée dans ce volume, jouant d’ailleurs plus sur l’émotion que sur la baston. Là où on aurait pu prendre peur en voyant [spoil] Reza prendre la place du nouveau Robocop, à la solde de l’OCP [fin du spoil], ce n’est finalement pas la catastrophe à laquelle on pouvait s’attendre. Wood n’invente rien, mais arrive à jouer sur la déshumanisation de Reza, tout en jouant sur la corde sensible en reprenant le schéma utilisé dès le départ pour la série : un flic intègre transformé en cyborg laissant derrière lui femme et enfant.
Surtout, dans son rôle de flic à la retraite prenant le petit nouveau sous son aile, Murphy est crédible et, finalement, le fait qu’il soit un cyborg passe au second plan. Je ne sais pas si ce volume aura une suite ou se situe dans une autre continuité, mais on a vraiment l’impression d’assister à un passage de relais.
Soyons honnête, la grande force de ce récit tient surtout dans le scénario. Les dessins de Jorge Coelho sont sympas mais ne vont pas vous exploser au visage, tel un tir de ED-209. Au pire, le trait est un peu trop géométrique, au mieux, on reconnaît bien Peter Weller sous le casque. Néanmoins, le découpage est efficace et Coelho réussit à faire passer l’émotion dans les moments qui comptent.
Alors, non, je ne suis pas impartial [une fois de plus] mais je trouve que ce Citizens Arrest fait remonter la fibre justicière en moi. Lisez-le, c’est to-ta-le-ment ce qu’on attend de ce genre de comic, retrouver les émotions qu’on a pu ressentir en visionnant le [premier] film.
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