Caravan SandWitch
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Caravan SandWitch

Caravan SandWitch

Et oui, c’est déjà lundi, avec un weekend passé à toute vitesse, vous avez sans doute le mood de la reprise. pour vous aidez a retrouver le Emile et a passé une douce soirée , je vous propose de l’accompagner par un doux moment avec un petit jeu qui vous veut du bien.

Vous le savez maintenant, à force de me lire, j’aime beaucoup trop de choses. Forcément, il faut diviser son temps pour profiter un peu de tout. Évidemment, ce n’est jamais facile, surtout avec les jeux vidéo. Gros fan de RPG, j’adore découvrir des univers remplis de fantasy et de magie, avec les différents lore qu’on me propose. Le seul problème, c’est que passer 70h sur un jeu signifie sacrifier beaucoup d’autres choses. Je dois donc équilibrer mon temps et jongler pour partir à l’aventure !

Aujourd’hui, justement, on part à l’aventure dans un petit van tout-terrain jaune. Portant le doux nom de Caravan SandWitch, le studio Dear Villagers nous promet de découvrir un univers haut en couleurs, centré à 100 % sur l’exploration, sans combats, sans mort, juste de la promenade.

C’est donc en compagnie de Sauge que nous allons découvrir Cigalo, sa planète natale. Premier point positif et extrêmement bien pensé : l’introduction. En quelques minutes, le studio et les devs derrière Caravan SandWitch nous présentent Sauge, sa présence sur la station spatiale, l’événement déclencheur de son retour sur Cigalo, et surtout, ils nous font acquérir de manière simple, fluide, et je dirais même naturelle toutes les commandes de base. Exit les longues introductions avec des gameplays complexes dignes des plus grands maîtres du Rubik’s cube à la dextérité phénoménale : ici, chaque bouton a son action. Dès que le contrôle de Sauge nous est donné, jusqu’à l’entrée dans le train spatial, tout est bien amené.
On entre donc très rapidement dans le vif du sujet : Sauge reçoit un appel de détresse de Garance, sa sœur mystérieusement disparue il y a 6 ans. Aucune hésitation de sa part, retour à la maison pour résoudre ce mystère.

C’est ce retour qui nous fait découvrir l’environnement sonore, avec une bande-son extraordinaire. Antynomy, autrice-compositrice-interprète, a réussi, uniquement avec la chanson d’introduction, à me faire ressentir le même feeling et la même douceur que lorsque je lance Gris. On se laisse donc porter par de douces mélodies, des ambiances sonores délicates et bien pensées, en parfaite harmonie avec la proposition du jeu. Cette bande-son colle également à l’ambiance générale mise en place par l’équipe artistique, avec ses couleurs pastel, ses reliefs, ses biomes chaleureux. Caravan SandWitch nous fait visiter une nouvelle planète qui n’est pourtant pas si inconnue, si vous avez déjà visité le sud de la France et son coin provençal.

Avec l’arrivée de Sauge sur Cigalo, le titre aborde de nombreux sujets différents : l’écologie, l’inclusion, la solidarité, et prône l’entraide. Ce sont des thèmes qui résonnent non seulement avec l’actualité, mais aussi avec de nombreuses questions que nous pouvons tous nous poser à un moment donné de notre vie. Cependant, bien que ces points, ainsi que d’autres qui m’ont touché plus personnellement, comme le rapport à la famille ou à l’héritage que l’Homme laisse à la planète ou dans la vie des gens, soient abordés, ils ne sont parfois pas assez creusés ou approfondis à mon goût. Forcément, lorsque l’on est touché par un sujet, on aimerait en avoir plus. Ici, et après avoir écouté le super podcast de Point & Think avec les devs, c’est justement le manque de temps qui a parfois forcé au compromis. Attention, bien que je sois resté sur ma faim, le jeu est extrêmement généreux, que ce soit sur ses thématiques ou les émotions qu’il nous offre. La première est ce sentiment grisant de liberté : tout ce que vous voyez est accessible, on peut aller partout, grimper partout, tout découvrir. Au vu de ce qui nous est offert, c’est un luxe que je prends avec grand plaisir. Très rapidement dans le jeu, on nous prête un van 4×4 qui sera notre véhicule d’exploration principal. Comme dans tous les jeux, on pourra le faire évoluer avec quelques capacités et fonctions supplémentaires. De manière ingénieuse, l’évolution du van est possible grâce aux déchets laissés par le consortium, la méga-corporation spatiale qui exploitait Cigalo. C’est donc une double récompense : l’exploration permet de récupérer les pièces, qui permettent d’améliorer le van, qui permet d’explorer encore plus, et ainsi de suite… Un cercle vertueux très satisfaisant.
Cosy, doux et propice à la découverte, chaque endroit est une invitation à la contemplation. Le fait d’avoir placé des points de vue pour nous faire admirer les paysages créés de toutes pièces est une excellente idée. Personnellement, j’aurais poussé le vice jusqu’à mettre une petite radio à côté du coussin de point de vue pour laisser défiler de la musique en fond. Mais je ne suis pas dev, et croyez-moi, heureusement pour vous !

Bref, Caravan SandWitch propose un monde riche et coloré, rempli de douceur et de bienveillance, avec un scénario certes classique, mais dont la construction fonctionne parfaitement et arrive à donner un petit côté unique au titre. Le level design est soigné, et je n’ai à aucun moment été frustré par la proposition de gameplay.

La partie technique, elle aussi, au vu de l’équipe de dev composée d’une quinzaine de personnes, est d’une solidité à toute épreuve. Lors de ma partie, j’ai eu 2 crashs, dont un dû à mon impatience. Lors de la touche d’appui rapide pour revenir vers le van, j’ai voulu ouvrir la map et le jeu a crashé. Je suis sûr que c’était ma faute, car j’ai réussi à le reproduire plusieurs fois. Cela a d’ailleurs été corrigé dans l’update qui a suivi très rapidement. Autrement, aucun autre souci à déclarer, que ce soit à pied ou en van. Je n’ai, à aucun moment, été bloqué au point de me softlock, ni eu des bugs bizarres qui auraient entaché la jouabilité. C’est impressionnant. Si on souhaite vraiment être tatillon, c’est parfois, dans des endroits un peu étroits, la caméra qui tremblote. Ce n’est pas agréable à voir, mais en soi absolument pas bloquant.

Par contre ! Si tout est mignon, tout est beau ! Le truc qui m’a fait rager de compétition, c’est quand, avec le van, tu sautes de 15 mètres de haut, tu fais du cross, tu montes des rochers, et qu’en pleine ligne droite, le micro champignon que tu penses inoffensif te stoppe net ! C’est une expérience à vivre et à accepter ! Mais bon, l’intégralité des obstacles en est réellement, une fois qu’on s’est fait avoir et qu’on a accepté, on est un peu plus vigilant et on s’adapte !

Là où j’ai rencontré un peu plus de difficulté, c’est sur les dialogues et l’écriture inclusive. Je tiens avant tout à parler de mon expérience personnelle, qui ne reflète évidemment pas la vôtre. Pour commencer par les dialogues, ils m’ont parfois fait tiquer de par le côté un peu « simplet », un peu trop « je te prends par la main » et « tiens, voilà pourquoi et comment ». Certaines infos « secrètes et mystérieuses » nous sont données juste parce que le scénario le justifie, sans qu’on ait eu l’opportunité de les chercher ou de creuser par nous-mêmes. J’ai eu la sensation d’être pris pour un idiot, en mode : « Bah, si tu ne demandes pas, je ne te le dis pas. » Ça m’a quelques fois dérangé. Mais cette sensation est totalement de mon fait, je suis un peu plus sensible aux dialogues et échanges dans les jeux dû à mes lectures, je cherche souvent trop de sous-texte ou d’informations cachées dans une lecture que j’aimerais à plusieurs niveaux. Du coup, il est fort probable que vous n’ayez pas du tout le même ressenti que moi sur ce point.

L’autre point concerne l’écriture inclusive, qui est quelque chose avec laquelle je ne suis absolument pas familier. Je comprends totalement la volonté et sa présence dans Caravan SandWitch et son univers, mais en tant que joueur non habitué, par moments, j’ai dû relire les bulles une ou deux fois pour être sûr de ne pas rater une information importante ou simplement la tournure de la phrase. Ce simple fait a cassé mon rythme de jeu. J’ai dû faire l’« effort » de m’adapter à cette proposition, qui en soi n’est pas présente dans tous les dialogues, mais suffisamment pour que cela se remarque. Encore une fois, n’étant pas dev et n’ayant pas les connaissances nécessaires en écriture inclusive, j’aurais peut-être mis cela en option, en laissant la possibilité de l’activer ou non en fonction de notre sensibilité. Ce n’est qu’un avis personnel, et je serais vraiment ravi d’avoir un autre point de vue pour mieux appréhender la chose.

Malgré ces deux points de chipotage, j’ai adoré la proposition de Caravan SandWitch. Tout comme Gris, il entre dans mon top 5 des jeux indés « qui font du bien ».
J’ai même entendu dire qu’un vinyle de la BO est en précommande, et j’ai déjà hâte de l’écouter en boucle à la maison.

Je termine, comme à mon habitude, par une petite recommandation. Cette fois-ci, c’est facile, car elle m’est venue immédiatement en parcourant le jeu.

Il s’agit de Space Boy, disponible aux éditions Akileos, et même s’il ne traite pas exactement des mêmes sujets, il les aborde d’une manière ou d’une autre (en plus l’héroïne s’appelle Amy, hasard ? Je ne pense pas!). C’est un titre que j’affectionne particulièrement et que je vous invite vivement à découvrir.

 


  • Titre : Caravan SandWitch
  • Plateforme : Playstation 5 / Xbox / Steam / Nintendo Switch
  • Éditeur ‏ : Dear Villagers
  • Langue ‏ : ‎ Français (multi)

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