Salvagers
Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. Non, on ne va pas parler d’Alien aujourd’hui. Enfin, pas ceux auxquels vous pensez. On va plutôt se pencher vers une petite production indépendante, Salvagers.
Vous l’aurez compris, l’histoire a lieu dans l’espace. L’équipage d’un vaisseau de secours freelance (Salvager) prend une mission pour aller récupérer un vaisseau en perdition. Mais pas par bonté d’âme. Plutôt pour se faire un peu de pognon, mais également récupérer l’armement qu’il est censé contenir, afin de rembourser les dettes d’un membre d’équipage auprès d’un chef mafieux local.
Mais une fois sur place, tout ne va pas se dérouler comme prévu pour l’équipage. De droïdes de combat à un bombardement en vol, ils vont de surprise en surprise.
A noter une back-up story s’intéressant à une autre mission, un peu dans la même veine que l’histoire principale.
Le scénario est signé Bob Salley, qui nous livre une histoire classique de plus ou moins pirates de l’espace. Loin d’Albator, mais pas si loin de l’équipage du Nostromo, ou des Gardiens de la Galaxie, on a affaire à une science-fiction classique. Comme pour les Starjammers, qui sont je pense l’inspiration principale, l’auteur nous présente un équipage “mixte”, composé d’un humain et de plusieurs races extra-terrestres. Il y a un iguane humanoïde technicien, gouailleur, joueur et criblé de dettes de jeu, une bombasse à la peau violette, et un gros costaud taciturne. L’humain, lui, se rapproche plus de Han Solo que de Kirk.
Les rebondissements sont, là encore, assez classiques, mais la lecture est agréable. On est en terrain connu.
Au dessin, George Acevedo possède un trait somme toute classique. Il utilise beaucoup d’effets d’encrage, ce qui, une fois encore, nous ramène en terrain de science-fiction connu. Le character design n’est pas d’une originalité foudroyante, mais le dessin est harmonieux. Je soulignerai par contre la dynamique dans le positionnement des personnages au sein des planches et l’efficacité du découpage. Je me suis laissé entraîner par les scènes d’action, comme au visionnage d’un très bon film.
Un petit cocorico également pour DeSika, la coloriste Française, qui a fourni un super travail, notamment dans le texturage.
D’un projet Kickstarter à la base, à la migration vers une édition papier au format volume en Français, on peut dire que Salvagers a effectué un sacré voyage! Même si mon enthousiaste est mitigé, il faut quand même reconnaître ses qualités à cette B.D. Eh oui, même si ça vient du pays de l’Oncle Sam, ce récit se rattache plus, pour moi, à ce que peut nous proposer le Franco-Belge en S.F. Loin d’être rédhibitoire, ça permet aussi de faire le lien entre les deux genres.