Batman – La malédiction qui s’abattit sur Gotham
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Batman – La malédiction qui s’abattit sur Gotham

Batman et Gotham sont indissociables. Aussi sombres et torturés l’un que l’autre, leurs destins se croisent de façon inextricable. Cela se vérifie encore une fois avec La malédiction qui s’abattit sur Gotham, chez Urban Comics.

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Nous commençons donc ce volume en suivant une expédition de secours en Antarctique afin de retrouver les membres de l’expédition Cobblepot. Même si cette introduction ne dure que quelques pages, elle réussit à mettre en place les protagonistes, la menace à laquelle Batman devra faire face, ainsi que quelques personnages connus des lecteurs.

La majeure partie de ce récit se déroule donc à Gotham, suivant un Wayne/Batman se battant pour sa ville. Luttant contre la magie de Ra’s Al Ghul, Batman affrontera l’ennemi ultime, Log-Sotha, celui qui le poursuit depuis son enfance.

Si tous les ingrédients de la mythologie Batman sont présents, ils sont traités à la sauce Elseworlds. On retrouve donc des personnages connus, mais légèrement, voire grandement déformés. De plus, dès la préface, le ton est donné : on parlera de magie, et plus particulièrement de magie et de monstres, façon Lovecraft. Mike Mignola, qui assure ici le scénario en compagnie de Richard Pace ne s’en cache d’ailleurs pas. Et même dans sa description graphique, Log-Sotha n’aurait pas fait tâche à côté de Cthulhu!

Le dessin de Troy Nixey est d’ailleurs résolument torturé, ne faisant pas la part belle aux visages, mais je suis persuadé que c’est voulu. Cela lui permet ainsi de rester dans cette ambiance torturée et ce côté (légèrement, très légèrement) Steampunk.

Batman-Malediction1Si Batman, plastron en cuir en tête, se rapproche de ce qui a pu être montré dans d’autres albums Elseworlds, notamment Gotham by Gaslight, c’est dans la description de Gotham que Nixey excelle. Si la ville a toujours été traitée comme un monument Art-déco par les différents artistes qui l’ont illustrée, Nixey réussit à y rajouter un côté sale, à mi-chemin entre un Londres Victorien et Gangs of New-York.

L’histoire se déroule donc, tout au long du volume, à la manière de montagnes russes, tant dans son déroulement narratif que dans le cheminement de Batman. Des toits de la ville à ses souterrains glauques, le héros s’enfonce de plus en plus dans la noirceur de la cité, et dans la sienne propre. Touchant le fond, c’est en acceptant sa nature profonde (démoniaque?) qu’il réussira à s’élever pour se transformer en ange protecteur de Gotham.

Beaucoup d’allégories religieuses dans ce récit, mais sans toutefois faire de prosélytisme. Les auteurs s’appuient sur une base chrétienne pour mieux faire ressortir le côté démoniaque de l’ennemi qu’ils opposent à Gotham. Batman, pour sa part, faute d’être un preux chevalier dans son armure, ne se révèle n’être que l’outil d’une puissance supérieure (Gotham) et destiné à la défendre.

Batmanmalediction3Le mot de la fin sera pour le backup, tiré de Legends of the Dark Knight, toujours par Mignola, mais cette fois-ci également au dessin. Là encore, on reste dans la même thématique religio/démoniaque. Le dessin, en revanche, est totalement différent et se rapproche bien plus de ce que fait Mignola sur Hellboy, par exemple, avec un usage du noir beaucoup plus prononcé. Si l’histoire ne m’a pas enthousiasmé plus que ça, l’inclure à ce volume est un choix éditorial pertinent car elle est dans la droite ligne de la précédente.

La malédiction qui s’abattit sur Gotham est un récit résolument tourné vers un public adulte. Si connaître H.P Lovecraft n’est pas une obligation pour lire, comprendre et apprécier l’histoire, les fans de l’écrivain trouveront à coup sûr leur compte avec ce volume.

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