Hellblazer
7 mins read

Hellblazer

Hellblazer

Bonjour et bienvenue à tous ! Aujourd’hui, on va revenir sur le doublé Hellblazer que nous a proposé Urban mi-septembre, à savoir la sortie de Simon Spurrier présente Hellblazer et de Hellblazer Rise & Fall de Tom Taylor et Darick Robertson.

         Le premier reprend les douze chapitres de la série John Constantine: Hellblazer ainsi que le chapitre 14 de Books of Magic et l’épisode spécial The Sandman Universe Presents Hellblazer. Soit 14 épisodes dans un gros livre de 376 pages. Le récit commence de manière assez déconcertante, car après un chapitre dans lequel une guerre magique détruit le monde, John Constantine rencontre son lui du futur qui vient l’aider à s’en sortir avant de se retrouver dans le Londres moderne, dans une forme de monde parallèle dans lequel la guerre ne s’est pas produite. Suivant ce premier chapitre assez riche et dense, l’histoire se poursuit sur le chapitre 14 de Books of Magic, dans lequel le jeune Timothy Hunter va rencontrer John dans un bar miteux, et le vieux magicien va tenter de tendre un piège au jeune garçon, avant que ce dernier ne renverse la vapeur. Le chapitre est assez intéressant car il est plus ou moins découpé en deux, la partie haute de chaque page nous présentant l’histoire de Tim Hunter, et la partie basse celle de Constantine. Cependant, force est de constater qu’on peut sembler être, à ce moment-là du récit, précipité dans une série dont on n’a pas toutes les clés (ce souci provenant simplement du fait que les séries de The Sandman Universe et particulièrement Books of Magic restent inédites en France, nous donnant l’impression d’arriver au milieu d’un récit déjà commencé mais que nous n’avons pas lu).

         Toutefois, après ces deux chapitres de mise en place, Simon Spurrier peut mettre en marche son long récit qui va amener John Constantine à combattre un mal plus que particulier au sein du Londres de notre époque ! L’intrigue est magistrale et brillamment menée par l’auteur qui nous dresse au passage un portrait peu reluisant du monde politique britannique, tout en nous parlant de la montée du racisme et de la xénophobie ambiante. John fait la connaissance de plusieurs personnages tous très différents et intéressants qui vont l’aider tant bien que mal dans sa tâche. L’histoire est tout autant belle, troublante, touchante, choquante que drôle par moments. Au niveau visuel, après les deux premiers chapitres réalisés par Marcio Takara et Tom Fowler, on a droit au talent incroyable d’Aaron Campbell (et à celui de Matias Bergara qui le remplace sur quelques chapitres) accompagné avec brio par les couleurs splendides de Jordie Bellaire, le tout pour un rendu proche d’un style onirique et horrifique, assez sombre et cauchemardesque, présentant un monde sale et impur dans lequel la magie et les démons se répandent aisément.

         Bon, vous l’aurez compris, j’ai tout simplement adoré ce tome de Simon Spurrier et je ne peux que vous conseillez de mettre la main dessus, plus que jamais si vous appréciez le magicien. Un grand retour au meilleur de ce qui a pu se faire sur Constantine à l’époque de Vertigo.

         Le second comic contient les trois chapitres de la série Hellblazer: Rise & Fall scénarisé par Tom Taylor (l’auteur des comics Injustice et Suicide Squad Renégats, notamment) et illustré par Darick Robertson (principalement connu comme le cocréateur de Transmetropolitan et The Boys). Il s’agit d’une série très centrée sur le personnage de John Constantine ainsi que sur son passé. Enfant, ce dernier a vécu des expériences pour lesquelles il se sent encore coupable aujourd’hui. Quand des anges commencent à tomber du ciel, il va alors se rendre compte que la mort accidentelle d’un de ses amis d’enfance est lié à tout ça et qu’il va devoir assumer la conséquence de ses actes.

                   Le récit est bien entendu bien plus court que celui de Simon Spurrier, mais reste néanmoins rondement mené et agréable à suivre. On est toutefois dans un style bien plus divertissant et intense. Je n’ai pas grand-chose à dire sur les dessins de Darick Robertson : il est simplement parfait dans son style. L’artiste ayant un trait assez particulier, si vous adhérer à ce dernier, vous allez adorer ses illustrations ici, si malheureusement vous n’accrochez pas à ses dessins, les visuels de cet ouvrage ne vont sûrement pas vous plaire !

         Comme assez souvent avec Constantine, le récit propose aussi un message politique. Ici, pas de britannique au générique, donc on n’aura pas une vision aussi sombre du pays comme pour l’autre comic de cette review, mais tout de même un discours sur la lutte de classe de plus en plus présente dans le monde d’aujourd’hui, dans lequel le nombre de pauvres augmente autant que le compte en banque des 1 % (Constantine nous apprend tout de même que près de 25 % des britanniques vivent dans une relative pauvreté à ce jour). Malheureusement, force est de constater que le discours politique, aussi intéressant soit-il, est tout de même bien moins subtil que dans le récit de Spurrier, et vraiment expliqué explicitement pour qu’on comprenne bien tous le message (ce n’est pas toujours une mauvaise chose, mais on a vraiment l’impression de voir les gros sabots de l’auteur qui veut placer un message politique sans trop savoir comment l’amener avec subtilité). Malgré ça, il s’agit là d’un très bon récit, agréable et divertissant, et qui se lit assez vite, mais qui, à mes yeux, pâtit un peu de sa sortie simultanée avec le chef-d’œuvre de Simon Spurrier. Je vous conseille donc de mettre la main dessus, ne serait-ce que pour vous faire votre propre avis. Au mieux, prenez les deux comics Hellblazer qu’Urban nous propose ce mois-ci car ils valent tous les deux le coup ; mais si vous avez le malheur de devoir choisir entre les deux, je vous conseillerai plutôt le premier pour son histoire et sa qualité, et le second uniquement si vous cherchez un récit court et simple pour passer un petit moment de lecture agréable.

         Sur ce, à la semaine prochaine pour une nouvelle review !


 

  • Titre: Simon Spurrier présente Hellblazer
  • Broché : 376 pages
  • Editeur : Urban Comics
  • Langue : Français
  • ISBN-13 : 979-1026822011
  • Prix : 35€

 

  • Titre: Hellblazer Rise & Fall
  • Broché : 152 pages
  • Editeur : Urban Comics
  • Langue : Français
  • ISBN-13 : 979-1026827757
  • Prix : 16€

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.