Five Ghosts, La Possession de Fabian Gray
Malgré ce que pourrait laisser supposer son titre, Five Ghosts, La Possession de Fabian Gray, n’est pas une histoire d’horreur. Enfin, pas vraiment. Ou alors c’est que vous êtes sensible.
Fabian Gray est une sorte de Lara Croft au masculin. Ou un Nathan Drake. Un chasseur de reliques, quoi ! Il se déplace aux quatre coins du monde, généralement dans des endroits perdus et dangereux, pour retrouver des artefacts mystérieux. S’il travaille pour le plus offrant, il a également un autre but : celui de sauver sa sœur plongée mystérieusement dans le coma [enfin, pas si mystérieusement, mais je ne vais pas vous spoiler tout le volume]. Ah ! Et Fabian a aussi une particularité : il cohabite avec cinq grands fantômes populaires, dont Sherlock Holmes et Dracula. À chaque action, chaque combat, Fabian Gray peut invoquer la force et les talents de ces fantômes.
Nous suivons donc les pérégrinations de Fabian et ses fantômes au travers de jungles touffues et à la poursuite d’artefacts mystiques. Mais la réponse à la quête de notre héros ne se trouve-t-elle pas en lui ?
Le scénario de Frank J. Barbiere fleure bon l’ambiance pulp. Fabian Gray est un aventurier des années 30 parcourant le monde en auto, bateau et avion. Ses aventures ont un parfum de nostalgie, et nous donnent l’impression de suivre Indiana Jones. Les fantômes en plus ! Et il a également son fidèle acolyte toujours prêt à le sortir des guêpiers dans lesquels il se fourre. L’analogie avec les récits pulp se confirme également avec le cliffhanger de fin de chapitre, laissant le héros face à une situation dont on pense que l’issue lui sera fatale. Même si Barbiere a tendance à faire un peu trop usage du Deus ex Machina, l’enchaînement des situations ne nuit pas au récit car il s’inscrit dans une optique en adéquation avec le thème.
Barbiere joue à fond la carte du rétro et s’amuse à brouiller les pistes sur les motivations de son héros et de ses fantômes. Il pose également une question essentielle sur la symbiose opérée, à savoir qui possède qui ?
Les dessins de Chris Mooneyham restent dans le même ton et n’auraient pas fait tâche dans un numéro d’Étranges Aventures. Son trait, tout en ombres, pourrait facilement s’adapter à une publication en noir et blanc du volume. Là encore, on est dans le rétro, et c’est encore plus flagrant avec les couvertures des numéros U.S et, plus particulièrement, la partie dans le temple abandonné.
Le découpage des planches est par contre beaucoup plus actuel et donne à l’histoire un rythme soutenu et cette modernité qui, si elle n’avait pas été présente, aurait pu plomber le volume.
Même s’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, le récit est mis en images avec talent, que ce soit dans la présentation du côté fantastique, tout comme la partie aventures.
Je n’attendais pas grand-chose de Five Ghosts et c’était une erreur. J’ai dévoré ce Tome un d’une traite, me laissant emporter par l’histoire et les dessins. Prévu à l’origine comme une mini-série, Image Comics a continué la publication jusqu’au numéro 17. Ça me laisse dans l’attente de la suite des recueils chez Glénat. Et rapidement, ce serait encore mieux.