Blacksad
La sortie d’un nouveau Tome de Blacksad est toujours un événement. Et ce Tome 6 : Alors, tout tombe – première partie, ne fait pas exception.
Blacksad et Weekly assistent à une représentation théâtrale en plein air, lorsque la police décide de disperser cette manifestation artistique illégale. Blacksad intervient pour servir d’intermédiaire et Weekly en profite pour faire connaissance avec l’une des actrices. De là va découler le reste de l’histoire, entremêlant adroitement les personnages et les enjeux pour coller à une enquête de notre privé félin favori, qui va devoir naviguer en eaux troubles.
Sur fond de développement urbain et de magouilles en tous genres, Juan Diaz Canales nous propose une fois de plus un vrai polar. Mais il y inclut des éléments que l’on devine écologiques, faisant de Salomon l’oiseau de malheur qui veut mettre fin aux transports en commun pour développer un réseau routier urbain. Mais tout n’est pas rose pour les employés du métro, surtout ceux de l’ombre, relégués dans le « terrier » pour suer sangs et eau, sous la coupe de syndicats, à la limite de l’esclavagisme.
Face à ces enjeux, Weekly, de son côté, semble être totalement à la ramasse, engoncé dans un journalisme servile, faisant l’apologie de l’apparence plutôt que de s’intéresser aux vrais gens. Il lui faudra pour s’en rendre compte une belle claque figurative de la part de Rachel, actrice bohème et adepte d’un journalisme plus inclusif.
Il y a tellement de personnages, de développements scénaristiques et de références dans cette BD qu’il est tout bonnement impossible d’en faire un inventaire exhaustif.
Au dessin, Juanjo Guarnido nous propose des planches toujours aussi belles. Ses animaux anthropomorphiques sont toujours aussi détaillés et aussi reconnaissable. Les émotions sont parfaitement rendues et chaque race à ses propres caractéristiques, qui ressurgissent dans les planches. Pour exemple, il y a une case où Blacksad saute sur un mec : on a vraiment l’impression de voir un chat sauter!
Du côté de la composition des planches, l’harmonie est parfaite, si ce n’est que je trouve que les planches comportent beaucoup de cases. C’est une des caractéristiques de la B.D européenne qui peut dérouter le lecteur de comics. Mais ça a l’avantage de proposer un récit dense.
Ce nouveau Blacksad est très bien réussi et propose une histoire et une partie graphique riches et complètes. Mon seul regret est de ne pas avoir relu les Tomes précédents avant de m’attaquer à celui-ci, car je suis persuadé que j’ai loupé des choses.
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