Titans
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Titans

         Bonjour et bienvenue à tous ! Cette semaine, nous allons parler de la série Titans diffusée depuis octobre dernier sur la plate-forme de streaming DC Universe ! La saison 1 venant de se terminer, j’en profite pour vous en dire quelques mots !

         La série nous présente la création de l’équipe des Titans (sans passer par la case Teen Titans), formée de Richard « Robin » Grayson, Kory « Starfire » Anders, Rachel « Raven » Roth et Garfield « Changelin » Logan. La série comporte cependant beaucoup d’apparitions d’autres personnages de l’écurie DC Comics, à savoir Hawk & Dove, Donna Troy, ou encore la Doom Patrol. Je ne vais cependant pas vraiment vous parler du scénario, pour ne pas gâcher le récit à ceux que la série intéresse ! Sachez juste que, pour moi, le scénario est limpide et bien ficelé, du début jusqu’à la fin de cette première saison.

         Contrairement aux autres séries live DC, celle-ci ne tombe heureusement pas dans le gnian-gnian systématique et se veut beaucoup plus sombre. En outre, elle est aussi bien mieux écrit que ses consœurs de la CW : jamais on ne tombe dans la surréaction des personnages (gros défaut des productions ciné et séries (pas seulement DC) de ces dernières années), tout avance à un bon rythme (on ne prend pas le temps de s’ennuyer, mais on n’est pas perdu pour autant), la série est sombre et violente sans pour autant tomber dans une surenchère d’effets « gore », les personnages sont attachants malgré les défauts de chacun. Qualités auxquelles s’ajoutent aussi le bon jeu des différents acteurs et des scènes d’action bien chorégraphiées.

         Dans l’ensemble, on est donc face à une très bonne série ! Et bien qu’elle ne soit pas sans défaut, j’ai du mal à en lui en accorder beaucoup. Pour sûr, les effets spéciaux sont parfois ratés (surtout pour le personnage de Changelin — ou Beast Boy dans sa version originale) ; la série part parfois dans tous les sens pour ouvrir un peu l’univers DC (notamment en présentant longuement la Doom Patrol ou Hawk & Dove) ; certains épisodes semblent plutôt hors sujet (je pense surtout à l’épisode 9 centré sur le passé d’Hank et Dawn, qui est certes très intéressant et captivant, mais qui tombe à un moment étrange dans la série, car on a abandonné les personnages depuis plus de six épisodes et que la situation actuelle des « Titans » est restée sur un cliffhanger) ; et j’ai parfois eu l’impression d’être heureux de connaître l’univers DC au préalable pour bien appréhender la série (ce qui signifie qu’elle pourrait être un poil moins abordable pour des néophytes).

         Mais tout ça mis de côté, je n’ai rien d’autre à lui reprocher. La série est bonne dans son écriture, dans sa réalisation, dans son découpage et dans son message. Car oui, son message est très bon, contrairement à ce que certaines critiques (comme Kevin Yeoman de Screen Rant ou Vinne Mancuso de Collider) ont pu émettre : la violence des personnages n’est pas là pour nous subjuguer ; elle est là pour nous mettre mal à l’aise, nous questionner sur les actions desdits héros. Elle remet en cause tout ce qu’on apprécie chez eux, justement. Contrairement aux gros blockbusters qui nous montrent des super-héros casser des gueules à tour de bras et pour lesquels on s’enthousiasme, ici, on se sent mal, et on prend du recul sur le combat que mène les héros.

         Par ailleurs, j’aimerais parler un peu de la photographie de cette série, parce qu’elle est incroyable ! D’après ce que j’ai pu lire, les chefs opérateurs durant les onze épisodes sont Boris Mojsovski, Brendan Steacy et David Greene ; et ils font un travail impeccable. Les scènes sont lumineuses quand il le faut et sombre quand il le faut, rendant l’esthétique de l’ensemble très réaliste. En outre, les personnages ayant chacun un code couleur qui leur est propre, il était indispensable de bien les différencier ; et c’est chose faite, car la distinction entre chaque protagoniste fonctionne à merveille. Qui plus est, la série est par moments très violente ; et je vais devoir faire un petit aparté là-dessus.

         Il faut se rendre à l’évidence : il devient un peu coutume, dans le monde du cinéma — mais aussi et surtout des séries — de montrer des effets gores en gros plans pour rendre compte de la violence d’une scène. Et c’est quelque chose pour lequel j’ai une sincère aversion ; car il n’est en aucun cas nécessaire de montrer le résultat horrible d’une action violente pour permettre au spectateur de comprendre la violence d’une scène. Le seul réel intérêt du « gore » est de questionner la dichotomie que va entraîner le voyeurisme du spectateur, qui va vouloir continuer de regarder, même s’il sait que ça le répugnera. Et alors, le souci dans tout ça, c’est que — au-delà de ne pas fonctionner sur tout le monde (eh oui, au cinéma, notamment, il n’est pas rare de voir de nombreuses personnes préférer détourner les yeux quand ça devient trop violent) — on a vu une augmentation de ce genre d’effets gores dans les séries à partir de la seconde moitié des années 2000, qui vont commencer à montrer frontalement des scènes dégueulasses dans le seul but de montrer des scènes dégueulasses, afin de remplir un « cahier des charges » pour que la série fonctionne ou fasse parler d’elle. Et ce genre de facilité m’exaspère autant qu’elle me répugne ; car, encore une fois, il n’est pas nécessaire de montrer le résultat hideux de la violence pour rendre compte de ladite violence.

         Et dans ce sens, les directeurs de la photographie ont fait un travail d’orfèvre, car chaque effet « gore » est plongé dans l’obscurité, ce qui suffit à nous faire ressentir l’horreur et l’agressivité de la scène, sans pour autant montrer frontalement sa conséquence cauchemardesque. Le même raisonnement peut d’ailleurs fonctionner pour les scènes à caractère sexuel, où dans beaucoup de séries, on se sent obliger de montrer les corps nus des personnages (souvent féminins, par ailleurs) prétendument pour faire comprendre aux spectateurs qu’ils vont avoir des relations charnelles, mais plus vraisemblablement pour leur complaire en satisfaisant leur voyeurisme. Et comme pour les effets « gore », les scènes à caractère sexuel sont filmés et éclairés de telles manières que le spectateur comprend la situation et ressent le désir réciproque des personnages sans pour autant avoir besoin de voir frontalement des gens nus. Et ici, la série réussie à nous faire ressentir des émotions sans se sentir obligé de tomber dans la facilité de tout nous montrer ; et pour ça j’applaudis les chefs opérateurs, car le travail sur la lumière y est pour beaucoup.

         Au final, les seuls défauts de cette première saison seront probablement le manque de budget de certains effets spéciaux, et son cliffhanger final beaucoup trop frustrant. J’ai passé un agréable moment devant les onze épisodes de cette première saison et j’attends donc très impatiemment la suite — déjà prévue, mais qui n’arrivera techniquement que d’ici un an. À savoir que cette première saison sera disponible en France sur Netflix à partir du 11 janvier 2019.

         Sur ce, à la semaine prochaine pour une nouvelle review !


      • Titre: Titans
      • Durée: 8h24 environ
      • Chaine : DC Universe (du 12 octobre 2018 au 21 décembre 2018)
      • Langue : Anglais

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