Rover Red Charlie
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Rover Red Charlie

Rover Red Charlie

Si tu suis mes chroniques, lecteur, tu sais que j’ai un chien. Et que quand je lis des histoires mettant en scène des animaux, c’est un véritable plaisir de l’avoir à mes côtés et de le regarder dormir entre deux chapitres [et non, je ne suis pas fou au point de lui lire des B.D à haute voix!]. Tout ça pour dire que Rover, Red, Charlie met en scène un trio canin qui ne pouvait que me plaire.

Le monde est au bord du gouffre. Je dirais même plus qu’il a sombré. L’humanité, prise d’une folie meurtrière frénétique, s’est entretuée et a fait sombrer avec elle toute sa civilisation. Restent les animaux domestiques qui vont devoir se débrouiller tout seuls. Du moins, ceux qui auront survécu et réussiront à subvenir à leurs besoins. Les trois chiens du titre, Rover le Basset, Red le Setter et Charlie le Border Collie, vont donc faire de leur mieux pour survivre à l’apocalypse. Et leur salut ne dépendra que de leur faculté à éviter les ennuis et se trouver à manger. Sauf que ces trois chiens ont chacun leur caractère et que Charlie, chien-guide d’aveugle, est formaté pour aider les humains. Lorsqu’ils croisent un chien de combat avec son humain domestique et maltraité, Charlie ne trouve rien de mieux que de fourrer sa truffe dans ce qui ne le regarde pas.

On a déjà eu droit à des comics ayant des animaux pour héros. Je pense à l’Excellent NOU3 [oui, tout ça en majuscules, pour l’emphase et parce que le titre le mérite], ou encore à Animosity qui, en plus des animaux, explore également une vision du monde apocalyptique. Les héros de RRC sont attachants et surtout très bien écrits. On ne se retrouve pas avec des animaux qui réfléchissent comme des humains, mais bel et bien avec des chiens qui se comportent comme tels. D’un autre côté, c’est Garth Ennis au scénario et le bonhomme sait écrire. Quoi qu’il en soit, ses personnages principaux sont attachants, débiles mais intelligents et crédibles. Pas d’anthropomorphisme dans RRC, mais bel et bien des chiens qui se reniflent le cul, pissent à tous les coins de rue et découvrent comment chasser pour se nourrir. Et aussi qu’un canard mis au feu pour améliorer le goût, c’est bien, mais ça demande un peu de jugeote. Même Hermann, le chien de combat monstrueux qui fait office de « méchant de l’histoire » a un destin tragique qui rend son comportement compréhensible.

Michael Dipascale a en charge les dessins de l’histoire. Si j’ai un peu eu de mal au début avec son style, au fil de l’histoire on s’y habitue pour se dire finalement qu’il s’agit du dessinateur parfait pour ce scénario. Il nous propose des planches peintes à la scénographie tantôt tragique, tantôt bucolique. On sent également sa volonté d’harmoniser sa mise en couleurs avec son décor. Si les couleurs sont plus vives et tirant vers le jaune/orangé en début de volume, au fil des épisodes elles tirent vers une colorisation plus douce, moins agressive à l’œil. Sur la représentation des différents chiens qu’on croise au fil de l’histoire, il a bossé son dossier et ils sont tous reconnaissables. Sauf Hermann. Je n’ai toujours pas trouvé de quelle race de chien, ou de taureau, il s’agissait tellement il est énorme et difforme de par sa musculature. C’est un peu le Hulk des chiens, ce Hermann !

Fable douce-amère qui suit un groupe de « meilleurs amis de l’homme », Rover, Red, Charlie s’avère être une vraie découverte et une histoire plus qu’agréable à lire. Dans la gamme des œuvres de Garth Ennis publiées chez Komics Initiative, c’est, pour l’instant, ma préférée. Une histoire qui a du chien !


 

  • Titre : Rover Red Charlie
  • Album : 200 pages
  • Éditeur : Komics Initiative
  • LangueFrançais
  • I.S.B.N : 9782491374044
  • Prix : 18€

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