Reckless
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Reckless

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On le sait, qui dit Ed Brubaker et Sean Phillips, dit comic de qualité au scénario soigné et à l’ambiance graphique mortelle. Du coup, pas de surprise, Reckless sent bon le succès annoncé.

Ethan Reckless est ce que l’on pourrait appeler un facilitateur. Ou un détective privé qui règle les problèmes sans se préoccuper de la morale ou du respect de la vie. Ancien anar’, il a survécu à l’explosion d’une bombe et depuis, il fait son petit bonhomme de chemin. Sauf que la bombe lui a laissé la mémoire incomplète et le retour de son ex-amour de jeunesse va réveiller en lui des sentiments, une rage, qu’il croyait éteints. Faisant fi de ses principes, il va décider de s’occuper de cette nouvelle « affaire » de manière très, très personnelle.

Pas de surprise au scénario. Ou plutôt si : c’est la spécialité de Brubaker, nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Ethan Reckless n’est absolument pas ce que l’on croit au début du volume [ce qui serait finalement trop simple]. En commençant son  histoire par la fin et en racontant le déroulé de l’histoire, procédé somme toute classique, il réussit à embarquer son lecteur. Pourtant, est-ce dû à une accumulation de lecture du maestro, j’ai eu l’impression d’un petit essoufflement dans son écriture. Si le twist est bien amené, il est toutefois un peu téléphoné. Pareil pour la caractérisation des personnages qui souffre d’une petite baisse de régime par rapport à ce à quoi nous étions habitués. Attention ! Je ne dis pas que c’est mal écrit, au contraire. Le déroulement scénaristique est totalement maitrisé et le côté polar du récit est tout à fait crédible et cohérent. Pourtant, je n’ai pas eu ce petit moment « woaw » où on se dit qu’on est devant une œuvre magistrale. La faute aux personnages ou à une ambiance un peu moins réussie ?

Car au dessin, Phillips me semble, lui aussi, un peu en-dessous de ce qu’il nous propose d’habitude. À la noirceur de ses planches habituelles, on baigne dans une ambiance années 80 à la colorimétrie tirant fortement sur l’orange. A croire que la côte ouest des États-Unis n’avait que cette ambiance à proposer dans les années 80. Si on rajoute un trait que j’ai trouvé moins net qu’à l’habitude, ça peut influer la perception du volume. Côté découpage et composition des planches, rien à redire, Phillips maitrise son sujet. Qui plus est, il ne décevra pas ses fans, mais…

Mais, au final, Reckless me semble un cran en-dessous de ce que le duo a pu nous proposer auparavant. Si leur synergie me semble toujours présente, force est de constater une légère baisse de régime sur cette histoire. Ça arrive même aux meilleurs. Néanmoins, le volume reste prenant et satisfera à la fois les fans des auteurs, mais également l’amateur d’histoire alambiquée.


  • Titre: Reckless
  • Volume : 96 pages
  • Éditeur :  Delcourt
  • LangueFrançais
  • ISBN-13 : 9782413042495
  • Prix : 16,50€

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