Jaune
Ah, cette douce odeur d’Halloween… Le sang, les bonbons, la terreur, les enfants qui hurlent, les légendes urbaines et surtout, un petit titre du Label 619 !
Pouvait-on rêver mieux ? Pas sûr !
Nouvelle production du Label 619 et nouvelle collaboration entre Run et Rours. Leur proposition, un slasher digne des grandes heures !
Leur titre : Jaune !
C’est donc dans un format façon « webtoon » que se présente ce nouveau titre et, dès la couverture, on sait vers quoi on va. Ça va trancher ! Prévu en 3 tomes, le titre nous propulse dans une colonie/camp de vacances pour jeunes ados, où, comme dans de nombreux imaginaires bercés par ces productions américaines des années 90, on a droit à un feu de camp avec son lot d’histoires horrifiques et de légendes urbaines. Le tout accompagné de la fougue de la jeunesse, le slogan « Sex, Drugs & Rock’n’Roll » illustré. Avec les quelques pages d’introduction, on retrouve un environnement familier avec des codes immédiatement reconnaissables, mais suffisamment maîtrisés pour que ça ne soit pas le clichéavec un clin d’œil trop appuyé. Tout est fluide et la narration d’introduction est efficace. Après tout, ceux qui ont l’habitude de lire les travaux de Run connaissent sa plume. Vous, comme moi, savons pourquoi nous y allons.
Run va donc nous prendre par la main et nous poser les bases de son univers où va sévir un tueur en série. Dans ce premier tome, il nous raconte sa genèse, et il réussit parfaitement à nous mettre en appétit pour avoir envie de lire la suite. Pour cela, il est accompagné de Rours, que l’on a déjà vu passer sur des titres comme Lowreader, Midnight Order ou encore Orage.
Son trait coloré, puissant et dynamique ne pouvait que se marier avec ce type de récit. C’est d’une fluidité incroyable, chaque case est d’une simplicité de lecture effarante, on y prend parfois même un petit plaisir malsain.
D’ailleurs, l’impact est d’autant plus fort que le titre nous est proposé en noir et blanc, à l’exception de quelques pages au début de chaque chapitre qui, elles, sont en couleurs.
Ce parti pris graphique fonctionne parfaitement, notamment dans les scènes qui se passent de nuit ou en forêt, où la gestion des ombres est géniale.
Vous aurez évidemment remarqué que je parle très peu de l’histoire. C’est totalement volontaire : je ne souhaite pas particulièrement dévoiler ou vous priver de ce qui fait l’essence de ce titre. Jaune est un Slasher pur et dur, tout ce que je détestais dans ma jeunesse. Je ne suis que peu client de tout ce qui est horreur, mais sur cette BD, avec le recul de l’âge, j’ai probablement reconnu les codes qui me gênaient, et j’ai pu appréhender le style différemment. De là à vous dire que j’irais me mater un slasher, il ne faut pas s’emballer, mais clairement, je serai présent pour la suite de ce titre.
Alors, à quelques jours d’Halloween, si vous voulez retrouver ce petit sentiment grisant, foncez sur Jaune.
Petit regret de ma part cependant : le format, que je trouve un poil petit. Mais en même temps, il sera transportable partout et se glissera dans les rayons qui ont le vent en poupe. Si cela met de la visibilité au Label 619 et leur attire un nouveau public sur leurs productions, bah, GO ! Mais quand même, il y a quelques planches qui, en grand format, auraient été totalement dingues !
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