Dragon Hunt Tribe
Dragon Hunt Tribe
Après Léviathan, un triptyque de qualité, Shiro Kuroi revient avec une nouvelle série. Cette série répond au doux nom de Dragon Hunt Tribe.
Forcément, Shiro Kuroi + des dragons, est-ce qu’il m’en fallait plus pour aller voir ? Pas vraiment. C’est donc après la lecture du second tome que j’avais envie de partager mon ressenti ici.
Avec un pitch plutôt « classique », Kuroi revisite et replace le mythe de l’enfant sauvage élevé par des bêtes sauvages. On le sait, on l’a vu avec Le Livre de la jungle, Tarzan et de nombreux autres, c’est un classique, qui, s’il est bien mené, peut s’avérer extrêmement intéressant.
Ici, on va suivre Rudora, chasseur de dragons chevronné de son clan. Sa mission : s’infiltrer dans les nids de dragons afin d’y récupérer des ressources précieuses pour la survie de son village. Jusqu’au jour où il va, dans un nid, trouver une fille, élevée par les dragons. Il va donc, pensant bien agir, la ramener au village et tenter de lui offrir la vie qui lui aurait été volée, parmi les humains.
Globalement, un pitch connu qui ne nous surprend guerre sur le premier tome. On y suit donc l’évolution de Nato, qui a grandi, qui s’est fait des compagnons, et qui tente de trouver sa place. Tiraillée sans cesse entre son humanité ou sa dragonnité, elle va devoir, au fil de ces deux premiers tomes, choisir sa place. De gré ou de force.
Au fil des deux tomes, Kuroi nous amène lentement vers ce qu’on imaginait dès le début : le choix de Nato. À côté de ça, il introduit plusieurs questions, que ce soit avec les villageois et leur vision des dragons, ou leur vision de la chasse qui tend vers la loi du plus fort. En soi, un scénario qui se laisse lire mais qui ne transcende malheureusement pas, la faute à un sujet déjà vu et exploité dans lequel il manque un petit truc pour faire décoller la série. Lors du tome 2, il y a le fameux rituel de passage de l’enfance à l’adulte, mais encore une fois, c’est du déjà vu, peu de surprise et les événements s’enchaînent sans qu’on en soit surpris. J’irai même un peu plus loin sans dévoiler le twist de fin de tome 2, qui, même s’il est « intéressant », n’est pas suffisant. On se doutait qu’un truc du genre pouvait avoir lieu et il arrive vraiment vraiment trop vite.
Malgré ce « petit » scénario, la partie graphique est de haut vol. Le trait singulier de Kuroi fonctionne toujours aussi bien, ses dragons sont magnifiques, et ses grands plans détaillés également. Les visages sont, comme dans Léviathan, un style qui me fait tiquer, mais on s’y fait vite.
C’est également à noter qu’à la fin du tome 2, un jeu de questions-réponses avec l’auteur a lieu et on y apprend pas mal de petites choses sur la création de son univers. On y apprend d’ailleurs que Dragon Hunt Tribe sera une série longue. Malheureusement, il n’est fait aucune mention du nombre de tomes envisagés. Au vu de tous ces éléments, je pense que je vais attendre avant de continuer, parce qu’en toute honnêteté, je prends largement plus de plaisir avec Drifting Dragons qui apporte une vraie réflexion sur la manière de voir et chasser les dragons, même si je vous l’accorde, ce n’est pas évident au début.
Dragon Hunt Tribe n’est absolument pas mauvais, mais il manque un vrai quelque chose pour le hisser à mes sériesrégulières. Je vais suivre la série de loin et, si un événement majeur a lieu, j’irai voir et je n’hésiterai pas à vous redonner un avis.
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