Convoi
3 mins read

Convoi

Convoi

Y’a pas à dire : les routiers sont sympas. L’autre jour, Nénesse m’a contacté sur sa C.B et on s’est fendus la poire au routier du midi. Mouais… Trêve de clichés avec ce Convoi, proposé par Soleil, qui penche plus du côté de Mad Max que de Blagues de comptoir.

Dans un futur pas si lointain, la France a pris cher, se transformant en no man’s land désertique où les groupuscules font leur loi sur les territoires qu’ils occupent. La denrée précieuse en ces temps troublés ? Les médocs ! Alex va prendre la tête d’un convoi pour transporter une cargaison de médicaments du Havre à Marseille. Sauf qu’elle n’aura pas de voiture avec son petit gyrophare orange pour lui ouvrir la route, mais une escouade armée jusqu’aux dents pour protéger cette précieuse cargaison.

Effectivement, le scénario de Kevan Stevens penche pas mal du côté Mad Maxien de la Force, pour son ambiance de fin du monde dans un désert en proie aux pillards de la route. Si on se retrouve finalement dans une thématique proche du Nocterra de chez Delcourt, la sensibilité française de l’auteur et du scénario se ressent dans le traitement de l’histoire. Parce qu’on parle beaucoup d’amour dans Convoi. De cul aussi, un peu, mais les relations interpersonnelles entre les protagonistes sont l’âme de ce récit. Il faut dire qu’Alex est une femme forte mais qui cherche quand même à se caser. Et c’est cette opposition entre ses désirs qui m’a un peu gêné aux entournures dans certaines parties du récit, Stevens faisant parfois le grand écart entre ses envies de femme au foyer et ses actions “d’aigle de la route”. Mais soyons indulgents, on est bien loin du film Terminus [avec notre Johnny national. À voir pour tous les fans de films de série Z!]. Bien que la galerie de personnages secondaires vaille le détour.

La partie graphique est signée Jef et il s’est vraiment plongé dans le récit jusqu’au cou. Les études de planches présentes à la fin de l’album et décrivant sa façon de travailler sont très instructives et mettent l’accent sur le souci du détail de l’illustrateur. Tout au long des planches, Jef fait ressembler la Creuse à l’Outback Australien, donnant une impression d’espace sur certaines scènes et restant très intimiste sur d’autres. Je pense aussi que sa colorisation est pour beaucoup dans ces effets.

Vu les références utilisées pour cette chronique, vous avez compris que je classe directement Convoi dans la catégorie “Z”, ce qui n’est absolument pas une punition, mais qui permet de se dire qu’on va passer un bon moment de lecture, fun et décomplexé. Malgré ses quelques défauts, cet album ravira les amateurs du genre.


  • Titre : Convoi
  • Page : 132
  • Editeur : Soleil
  • Langue : Français
  • ISBN-13: 9782302095410
  • Prix : 24.95

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.