Batman : La Dernière Sentinelle
Urban nous propose encore du Batou. Comment, lecteur, tu en as assez de Batou et tu comptes zapper cette chronique de Batman : La Dernière Sentinelle. Tu aurais tort. En plus, si tu as lu jusqu’ici, finis donc la chronique.
Un avion de Wayne Airlines s’écrase, faisant 136 victimes et un blessé : le Chevalier (le Batman anglais). De son côté, un Bruce Wayne vieillissant se morfond, seul, dans son manoir, se questionnant sur sa vie et son œuvre en tant que Chevalier Noir. Il décide donc de tout plaquer et d’aller enquêter sur ce crash d’avion. Le crash s’avère ne pas être fortuit, mais l’œuvre d’un groupuscule terroriste décidé à restaurer l’équilibre entre toutes les vies que Batman a sauvées alors qu’elles auraient dû prendre fin. Il se trouve donc que tous les passagers de l’avion avaient été sauvés précédemment par Batman. Assisté de l’Écuyer, l’acolyte du Chevalier, il va parcourir l’Europe pour arrêter Equilibrium.
Tom Taylor nous propose un scénario axé sur un Batman aigri et vieillissant. Pas celui de Batman Beyond, mais pas loin. Bien qu’en se penchant un peu plus sur le personnage et sa description picturale, on reconnaisse sans aucun doute le Batfleck. Même perso, sûr de lui, à la carrure impressionnante et ayant déjà tout planifié. Un Super-Batman, en somme. Si ce n’est son antagoniste, Equilibrium, dont on sait peu jusqu’à la fin et qui, au final, nous propose un soufflé qui retombe. Ce qui est dommage, car le reste des thématiques traitées dans le volume, notamment celle de la nécessité de ne pas être solitaire, s’accordent parfaitement avec le personnage. Tout comme le fait de rechercher une figure paternelle pour cet orphelin qu’est Bruce Wayne. Avec la mort d’Alfred, Henri Ducard semble tenir ce rôle dans le volume.
Au dessin, rien à redire, rien à jeter. Andy Kubert connaît son métier sur le bout des doigts et nous propose une mise en page servant l’histoire en utilisant toutes les techniques de narration propres au comics. En plus de ça, le dessin est travaillé aux petits oignons et encré pour nous éclater la rétine. Allez, le seul bémol est son Bruce, tanké comme c’est pas permis, à la limite de la caricature. D’ailleurs, son style a évolué pour se rapprocher un peu de celui de Greg Capullo, je trouve, notamment dans l’encrage.
Très bon volume de Batou, bien punchy et formaté pour le lecteur de comics venu chercher sa dose d’action, d’enquête et encore d’action. Ce Tome nous donne une vision de Batman légèrement différente de ce qu’elle était il y a quelques années et saura de plus séduire les lecteurs qui ne le connaissent que grâce à Ben Affleck.
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