Astro Bot
Astro Bot
Avec Astro Bot, Sony renoue avec un passé glorieux, ou du moins il a su faire vibrer la corde nostalgique de mon cœur de joueur.
Lors de la sortie de la PS1, j’ai passé des heures, voire des jours entiers, à baver devant cette console, que ce soit le samedi pendant que mes parents faisaient les courses ou que je jouais autant que possible, ou encore en dévorant la presse spécialisée. Imaginez donc l’excitation lorsque ce petit bijou de technologie a enfin débarqué dans mon salon ! Les heures et les nombreuses découvertes que j’ai pu faire n’ont fait qu’amplifier ma passion.
Bien évidemment, le choix des jeux était souvent soumis à la taille du portefeuille de mes parents, et il ne fallait pas se tromper. Parmi de nombreux classiques comme Final Fantasy, Tekken, ISS, Future Cops, Time Crisis et bien d’autres, le genre du platformer a eu une place très importante.
Que ce soit avec Crash Bandicoot, Spyro, Heart of Darkness, Ape Escape ou Oddworld, pour ne citer qu’eux, j’ai parachevé mon apprentissage du genre, qui jusque-là se limitait aux propositions de Mario.
Astro Bot, quant à lui, revient aux sources du platformer, tout en s’appropriant le meilleur de ce qui a été fait, et en le proposant à sa juste valeur. Alors oui, parfois Astro Bot vous semblera familier, tant par son concept que par son gameplay. Il n’y a rien de véritablement révolutionnaire, mais tout est parfaitement maîtrisé. Et là où Astro Bot se démarque et joue avec mes émotions, c’est sur le plan nostalgique.
Avec ses nombreuses références à l’identité PlayStation, il arrive à chaque fois à toucher cette corde sensible, que ce soit à travers le design des bots à l’effigie de personnages emblématiques de la PlayStation, une animation en arrière-plan, une statue, un mouvement, un son. Retrouver le plaisir de jouer à Ape Escape sur une PS5 fait sourire, et pourtant, ça fonctionne. Le plaisir de débloquer un objet d’un jeu sur lequel on a passé des dizaines d’heures aussi.
Sony a bien compris cette fibre nostalgique et a joué fort, en proposant un jeu qui parlera à la tranche des 30-40 ans qui ont grandi avec la marque et qui, dans un élan de transmission, voudront partager cela avec leurs enfants. Ce qui est malin, c’est que Sony a conçu son Astro Bot pour plaire à ces deux générations de joueurs.
Ceux n’ayant pas la référence y trouveront un platformer dynamique, coloré, fun et vivant, tandis qu’un ancien joueur y ajoutera une dimension nostalgique supplémentaire. Sous la forme d’un musée du jeu PlayStation, Astro Bot fait office de gardien du temple.
Son design mignon, allié à la technicité matérielle de la PS5, offre aux joueurs une expérience solide, exploitant parfaitement, parfois même un peu trop, les capacités de la manette et de la console. Malgré les subterfuges d’animation et les transitions de chargement, tout passe fluidement, sans interruption. On apprécie, on découvre, on savoure.
On savoure d’ailleurs, car pour moi, apprécier Astro Bot se fait dans la durée. Du haut de ses 12 heures de jeu, il serait dommage de ne pas le savourer pleinement, en prenant le temps d’explorer et de découvrir les petits secrets cachés, au détour d’une interaction avec le décor ou un animal sur un niveau. Chaque petite découverte est comme un bonbon qui me ramène à mes débuts de joueur, où, dans une pièce vide, je cherchais toujours un truc caché qui ouvrirait une porte secrète ou déclencherait une interaction amusante. Spoiler : sur PS1, ça n’arrivait presque jamais, mais que voulez-vous, j’étais un garçon plein d’espoir.
Astro Bot a ce goût de « reviens-y ». On s’y lance pour une petite session rapide, et 30, 40, 50 minutes plus tard, on a fait deux planètes et débloqué cinq ou six bonus supplémentaires. On éteint la console, et la satisfaction est bien là : celle d’avoir retrouvé le pur plaisir de jouer, le même sentiment grisant de satisfaction que lorsque je terminais un niveau de Crash Bandicoot ou de Heart of Darkness.
Je dois ce sentiment à l’ambiance du jeu, son univers, ses animations et son rythme. Loin des jeux à monde ouvert de 70 heures, ici tout est condensé. On sait immédiatement ce qu’on doit faire : pas de mystère, l’objectif est de récupérer les bots perdus, ramasser les trésors, battre un boss, et gagner. Bingo !
Mais cette répétition est bien maîtrisée et l’ennui est évité. C’est un jeu que l’on peut rejouer à l’infini, un peu comme Mario. Pas besoin d’un scénario complexe quand le plaisir de jouer est au cœur de l’expérience.
Le parallèle avec Mario et d’autres platformers est évident, et pourtant, Sony tient ici un platformer comme il n’en a que très peu proposé sur ses consoles. Ce côté nostalgique a réussi à se frayer un chemin dans de nombreuses maisons, et son aspect mignon saura convertir de nombreux jeunes joueurs sans trop de difficulté. Là où je suis très curieux, c’est concernant l’avenir de la licence et du personnage. Actuellement, j’ai un peu de mal à l’imaginer dans un autre type de jeu, mais pourquoi pas un jeu de sport ou de combat amusant ? Cependant, là où Sony pourrait vraiment capitaliser et ancrer Astro comme un personnage important de son écosystème, ce serait – allez, soyons fous – sur une console portable. Imaginez quelques minutes un platformer de ce style sur une console que vous pouvez emporter partout. Ce serait extraordinaire. J’en salive déjà !
Quoi qu’il en soit, loin de mes fantasmes de joueur amoureux des consoles portables, Astro Bot réussit là où de nombreux jeux ont échoué : ramener du fun, sans trop de sérieux mais avec une rigueur admirable. Pour moi, c’est un énorme coup de cœur, et je vous laisse ici, car il me reste encore deux ou trois planètes à découvrir !
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