Requiem pour un Superman
Bonjour à toutes et tous !
Avant de commencer, je me dois d’être sincère avec vous. Je fait partie de ceux que Superman insupporte.
Pourquoi écrire sur lui alors, me direz vous ?
Eh bien, parce que j’ai le droit de le faire et surtout parce que, si pour vous aussi il est compliqué de lire du Superman, ce que j’ai à dire pourrait vous intéresser.
Il convient donc de commencer d’abord par Superman – Lois et Clark, série en huit numéros publiée par DC Comics au USA et par Urban Comics dans notre contrée, notamment dans l’album librairie du même nom. C’est écrit par Dan Jurgens et dessiné par Lee Weeks.
À noter, pour les intéressés, que le tome d’Urban contient également les deux numéros Superman – Convergence dont je ne vous parlerai pas ici.
Les plus pointus d’entre vous auront remarqué que c’est le Monsieur, instigateur du fameux crossover « La mort de Superman » (également disponible chez Urban en deux tomes , décidément!), qui est au scénario. Et très sincèrement, ça se ressent. Dès les premières pages, le récit transpire les comics pré-New 52. Je ne saurais comment vous l’expliquer, c’est là, dans son ADN et en réalisant cette sensation, j’étais déjà à moitié conquis.
En effet, nombreux d’entre vous doivent avoir connaissance de ce qu’est le New 52 et, plus précisément, de la qualité des séries et de l’univers qui en ont découlé.
Pour les autres, j’explique rapidement.
En septembre 2011, faisant suite à la mini série Flashpoint, DC Comics décide de totalement remanier son univers, effaçant ainsi plusieurs décennies d’histoire et de personnages.
En résultent 52 nouvelles séries, tentant de raconter les débuts de ce nouveau monde où les héros n’existent que depuis cinq ans.
Seulement voilà, très vite, les incohérences pointent le bout de leur nez.
Sans rentrer dans les détails, certains personnages recommencent vraiment de zéro, et c’est le cas de Superman, mais d’autres gardent certains souvenirs et événements passés dans leur histoire, allant même jusqu’à poursuivre l’intrigue qu’ils avaient entamé avant le renouveau de l’univers. Je parle là de Green Lantern.
Le constat est donc amer, car même si l’idée était intrigante sur le papier, le rendu en est finalement chaotique.
De nombreuse séries furent annulées rapidement et la qualité était majoritairement absente, même sur des séries phares.
L’ancien univers commença très vite à manquer aux lecteurs de longue date et c’était aussi mon cas.
Puis vint la mini série Convergence en avril 2015, qui promettait de retrouver de nombreux personnages issus de l’ancien univers DC. Le résultat fut très décevant. Malgré cela, la mini série fut accompagnée de la sortie de plusieurs comics en deux numéros, qui se concentraient plus avant sur deux des nombreuses Terres différentes devant s’affronter, car tel est le pitch de Convergence, et donc sur leurs personnages.
Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire le Tome 6 du comics Earth-2, chez Urban Comics, qui regroupe les numéros 0 à 8 de Convergence, soit l’intégralité de l’histoire principale.
Et c’est donc via ceci que l’on va rejoindre le sujet principal !
Les Lois et Clark de l’univers que l’on connaissait avant le New 52 attendent un enfant et, durant Convergence, ils vont finir par atterrir sur la terre du New 52, quelques années avant les événement de Convergence. Vous suivez ? Non ? Normal, c’est compliqué…
En bref, malgré la grosse incohérence que ça pose, il y avait deux Superman. Celui dont on a pu suivre les aventures durant tout le New 52, un Superman jeune, expérimenté de 5 ans seulement et le Superman pré-New 52, bien plus âgé et expérimenté, marié à Lois Lane. Seulement voilà, ces deux derniers ayant compris, dès leur arrivée, que ce n’était pas leur Terre et que des doubles d’eux existaient, décidèrent de se cacher dans une ferme et d’adopter l’identité de Clark et Lois White.
Même si le problème est vaguement évoqué quand notre bon vieux Clark dit qu’il a observé le combat de ses jeunes homologues de la Ligue de Justice contre Darkseid (combat que vous pouvez lire dans le Tome Justice League – Aux Origines, toujours chez Urban !) et qu’il avait failli intervenir, posté là, sur un toit, les faits restent là.
De tout les ennemis qui ont causé des problèmes le long du New 52, et je pense notamment au Syndicat du Crime (Dans Forever Evil, vous savez ou le trouver), jamais il n’est intervenu, et c’est complètement insensé quand on connaît le tempérament du héros. Il faut donc accepter que la protection de leurs identités, à Lois et lui, était plus importante.
Malgré tout, j’ai envie de dire que si c’est le prix à payer pour avoir une bonne histoire, j’accepte cette incohérence avec plaisir, car oui, c’est une sacré bonne histoire !
J’aurais tendance à dire que globalement, j’ai pu apprécier les histoires de Superman du New 52 à partir des événements survenus lors du numéro 40 de la série Superman.
Une toute nouvelle dimension du personnage avait alors été explorée et je l’avais découvert bien plus sombre et nuancé que le simple boy-scout insupportable que l’on pouvait avoir avant le New 52.
Superman – Lois et Clark se déroule donc tandis que le monde entier connaît l’identité secrète de Superman (À lire dans « Superman l’homme de demain – Révélations », toujours dans la même crèmerie) et après les événements liés à Vandale Savage (A lire dans Superman – Le règne de Savage).
Autant dire que la série est extrêmement liée au statu quo de Superman et c’est peu dire.
En effet, même si de prime abord, et malgré les mentions de certains événements et personnages du New 52, la série aurait pu rester dans son coin.
La fin nous promettait en effet une suite, mais pas celle à laquelle on pouvait s’attendre.
Superman – Requiem (dois-je encore vous dire où le trouver?) est donc la suite directe de Superman – Le règne de Savage, mais également de Superman – Lois et Clark.
Suite à tout ce qui lui est arrivé, le Superman du New 52 apprend qu’il est mourant.
Ce n’est pas un spoil, la première page vous l’apprendra de sa bouche.
On est donc embarqué dans une intrigue où ce dernier rendra visite à ses amis (qui ne sont pas si nombreux que ça, sans doute dû à la deadline)
On était en droit de s’attendre à plus de personnages et à un scénario bien plus travaillé. J’entends par là que le tout s’enchaîne très vite et la conclusion, bien que déchirante, en perd de sa superbe.
Il faut savoir que l’arc était le dernier du New 52 concernant Superman, car DC avait déjà annoncé Rebirth.
Un nouveau New 52 en somme, mais qui garderait les événements survenus depuis 2011 tout en voulant revenir aussi à tout ce qui avait pu être fait avant.
Intéressé ? On vous en a déjà parlé et aucun doute qu’on vous en reparlera bientôt !
Néanmoins, cette dernière histoire concernant Superman du New 52 m’aura permis de réaliser une chose et pas des moindres. En ayant fermé le livre, j’ai ressenti un gros vide.
Alors oui, ne vous en faites pas, le Old Superman (appelons-le ainsi) fait la connaissance de tout le monde le long de cette histoire et nous ne restons donc pas dans l’expectative quant à l’avenir de l’icône qu’est Superman.
Mais quand même, après tout ce que j’ai vécu avec ce Superman crée en 2011, lors de mes lectures, ce même personnage que je n’appréciais pas, mais auquel j’ai laissé sa chance, j’ai eu un manque.
Oui, ce Superman me manquait déjà.
J’ai eu la sensation de perdre un ami, que j’avais appris à connaître depuis six ans.
Alors repose en paix, je n’oublierai pas que, grâce à toi, j’ai su apprendre à dépasser les apparences.
J’attendrai donc avec impatience la suite de tes aventures, car même si ce n’est plus toi, ton empreinte, à n’en pas douter, restera là.