Les Tortues Ninja Reborn – Tome 1
Les Tortues Ninja Reborn – Tome 1
Après la pluie ne vient pas toujours le beau temps.
Avant toute chose, sachez qu’un petit résumé va précéder la chronique de ce tome, de fait, si vous n’êtes pas à jour, certains éléments vont inévitablement spoiler.
Avec le Tome 19 et Shredder in Hell, on a pu voir se clore un immense arc avec des événements et des conséquences qui ne pouvaient pas laisser l’univers tel quel. L’occasion idéale pour repartir à zéro.
Pour vous rafraîchir un peu la mémoire ou pour ceux qui souhaiteraient attaquer la série ici, voici le résumé des derniers événements :
Splinter est mort, son sacrifice a permis le retour d’Oroku Saki, mais a également eu l’impact d’une bombe au sein de nos tortues et de cette grande famille. Chacun gère ce choc comme il peut ; ils vont devoir composer avec les conséquences de la bombe de Old Hob, à savoir Mutant Town.
Pour ce nouveau numéro 1, qui est en fait la suite directe du tome 19, on a droit à un changement d’équipe créative : Tom Waltz laisse la plume à Sophie Campbell, qui reprend également les crayons pour nous introduire ce nouveau départ.
Malgré tout, et comme depuis le début de la série TMNT, après de gros événements, s’ensuit un ou plusieurs tomes permettant au lecteur de se remettre, tout en permettant aux auteurs de narrer les conséquences et l’impact que ça va avoir sur chacun des personnages ou des groupes. C’est un tournant radical, tant sur la forme que sur le fond. Sophie Campbell parle de nos tortues préférées avec un angle totalement différent de ce qu’on a vu, avec une dure douceur. La dure réalité du deuil, de l’empathie, et l’émotion est palpable. L’environnement dans lequel les mutants (qui sont apparus suite à la bombe de Old Hob) évoluent est lui aussi totalement perdu. On se sent parfois étouffé par l’émotion qui est retransmise ici. Sophie Campbell en profite également pour glisser des thèmes qui lui sont importants et qui se marient plutôt bien avec l’idée véhiculée par les TMNT, même si parfois, on aurait apprécié plus de finesse. La mise en place est parfois un peu discrète, mais une fois bien installée, son exploitation est brillante. Le rejet, la discrimination, l’amour, tout y passe ou du moins est doucement mis en place.
Après City at War, New York est totalement transformée. De nombreuses vies ont basculé. Et bien que physiquement nous connaissions tous les personnages, ils restent psychologiquement méconnaissables. Le gimmick graphique de faire tomber le bandeau de nos tortues porte parfois à confusion dans la tête du lecteur, mais renforce le sentiment de doute qui s’est immiscé dans ce début d’arc. La dynamique des personnages et les liens entre eux, aussi tumultueux qu’un ouragan, ne cessent de renforcer le sentiment de détresse que Mutant Town transmet au lecteur et aux tortues.
Sophie Campbell utilise Alopex de manière plutôt maligne. N’étant pas un membre de la famille depuis le début, mais ayant un lien très fort au vu des récents événements, le clan Hamato est ce qui se rapproche le plus pour elle d’une famille. Elle va œuvrer en discrétion pour réunir ce qui, à ses yeux, compte le plus. Efficace, touchant, bref, Alopex !
Le reste du clan va tenter de se reconstruire, de se remettre. Fidèle à lui-même, Raph prend la même trajectoire qu’au début de l’histoire, mais cette fois, à travers son vécu, on sent une certaine maturité. Cette maturité frappe Mikey de plein fouet : totalement dévasté, il est celui pour qui les événements semblent insurmontables. Don et Leo sont les plus cartésiens et s’occupent du mieux qu’ils peuvent, une façon de masquer leur détresse. Jennika, que l’on a découverte dans l’arc précédent, est elle aussi totalement sans repères. La perte de Splinter, sa nouvelle vie, sa mutation, tout cela la laisse dans une détresse totalement compréhensible pour nous lecteurs.
Un tome qui permet de se remettre un peu de toutes nos émotions, mais qui est un peu différent des tomes habituels du genre. D’autant que Sophie Campbell y introduit de nouveaux personnages et, en parallèle, glisse de belles promesses pour l’avenir de la série, notamment avec la dernière page où, en une seule image, des milliers de questions viendront titiller votre curiosité.
Un tome 1 qui fait son travail et même plus encore. Prometteur, riche, touchant, tout ce qui fait l’essence des tortues est présent, et les nombreuses idées qui commencent à émerger peuvent ouvrir la porte à de belles aventures.
Je vais de ce pas enchaîner avec le tome 2, d’autant que le tome 3 vient de paraître et que j’ai hâte d’être a jour.
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