Capitaine Flam – L’Empereur Éternel
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Capitaine Flam – L’Empereur Éternel

Capitaine Flam – L’Empereur Éternel

Nous y voici, après un Goldorak exceptionnel à mes yeux, des Saint Seya pour lesquels je suis plutôt mitigé jusque-là, le retour tout feu tout flam de Captain Flam !

Toujours dans la gamme Classic de Kana avec son grand format un peu façon franco-belge, cette nouvelle mouture du Captain Flam nous est proposée par Sylvain Runberg au scénario, Alexis Tallone au dessin, et à la couleur Anne-Lise Sauvetre accompagnée d’Arcancia Studio.

Si le Goldorak nous proposait un saut dans le futur pour conclure et coller à la continuité du géant d’acier, ici, avec ce Captain Flam, il a été décidé de faire fit du passé et d’offrir un point d’entrée aux nouveaux lecteurs comme aux anciens. Exit donc toutes les aventures déjà vécues par notre héros, les liens entre personnages. La page blanche est devant nous, il suffit de la remplir. Pas un exercice facile quand on s’attaque à des personnages riches de nostalgie et dont certains fans ont une attente parfois démesurée. Pari réussi ? Embarquons donc dans le Cyberlab et voyons ça ensemble.

Qui dit reboot, dit forcément origin story. Si parfois elles peuvent sortir de l’ordinaire avec des procédés plus inventifs, elles ont toujours le même but : recontextualiser les héros principaux, leurs motivations et l’univers dans lequel ils évoluent ou vont évoluer. Ici, c’est ce qui nous est proposé sur les 15 premières pages, le temps pour le lecteur de se familiariser avec quelques termes et quelques personnages qui graviteront autour de notre histoire. On y apprend les origines du Captain Flam et le drame qu’il a vécu, le conduisant à devenir ce héros si populaire. À mon sens, cette origin story ne révolutionne pas particulièrement le genre, mais à titre personnel, il y a quelques éléments en plus que j’aurais intégrés. Le fait de faire cette introduction à l’univers permet aux auteurs de faire un bon de 25 ans dans le futur pour débuter réellement l’aventure. Nous sommes donc mis en situation quasi immédiatement, en positionnant Curtis Newton comme Captain Flam. Pourquoi, comment, peu importe, c’est acté, bien que quelques petites informations nous seront données plus tard, c’est plutôt abrupt et même en connaissant un peu l’univers de la série TV, quelques clés m’ont échappé. Je pense ne pas avoir capté l’essence de sa première apparition, qui est pourtant très iconique et visuelle.

Passé ce petit détail, on rentre vite dans l’histoire. La planète Dénéf, où est installée une prison avec tous les criminels de la galaxie, est touchée par une épidémie de mutation qui transforme tout le monde en monstres incontrôlables et sanguinaires. La panique règne, et une seule personne peut régler le problème : le franc-tireurscientifique de génieCaptain Flam. Un pitch digne des épisodes que j’ai pu voir enfant et qui, je ne vous le cache pas, a fait frétiller ma nostalgie.

Je n’ai pas eu grand mal à me laisser embarquer à travers la galaxie pour voir comment se résoudraient le mystère et les dangers que renferme cette planète.

Tout comme un bon épisode, il faut accepter une certaine part de crédulité, car oui, le pitch fonctionne, mais il est un peu facile. Et par facile, je ne parle pas des événements, qui eux sont une suite logique dans ce genre de série. Je parle surtout de la facilité à trouver le bon compagnon au bon moment, ou du changement d’attitude envers un personnage, notamment Johann Landore. Je n’ai évidemment plus en mémoire l’intégralité de la série, mais je comprends que dans une BD one-shot de 160 pages, ces raccourcis soient nécessaires pour le rythme et l’avancée de l’histoire. Cependant, je les ai trouvés parfois gênants. J’ai tiqué, mais j’ai pris l’aventure comme elle était offerte.

Le rythme de narration fonctionne plutôt bien. Les enchaînements d’événements et de situations permettent à chaque mystère de trouver une résolution logique, ce qui garde le lecteur attentif. Les aboutissements du mystère deviennent clairs à partir de la seconde moitié du récit. J’ai commencé à avoir des doutes, qui se sont avérés justes lors de la confrontation finale. J’aurais aimé être surpris, mais cela n’est pas venu. Par contre, cela peut clairement marcher pour un nouveau public ou pour ceux dont la nostalgie est assez forte pour accepter les raccourcis.

Globalement, on passe une aventure riche qui se lit de manière fluide et fonctionne bien, accompagnée par les dessins d’Alexis Tallone. On reconnaît immédiatement les personnages grâce à leur fidélité à l’original, que ce soit dans les poses ou les tenues. Cependant, mis à part ces deux points, la partie graphique m’a laissé un peu de côté pour plusieurs petites raisons. Le premier point, c’est que tout brille. Les cheveuxtenuesvaisseaux, tout a du lens flare. Que les personnages soient dans la cale du vaisseau ou dans les moteurs, tout brille. Cela m’a gêné, au point de tout remarquer. Pire encore, à de nombreuses reprises, les fonds de case sont des couleurs unies derrière les personnages, ce qui casse le dynamisme du dessin et perturbe la lisibilité de l’action. Dès que les fonds ont un peu de décor, le dessin prend un autre dimension. Peut-être est-ce un effet voulu, mais j’aimerais échanger à ce sujet.

D’ailleurs, il faut parler du choix des mots. Le langage utilisé est parfois en décalage avec la personnalité des héros. Certains termes m’ont fait lever un sourcil, car ils ne collent pas avec ce que je lis. Cela prend le lecteur par la main, et je pense qu’on aurait pu laisser plus de crédulité.

Cependant, dire que j’ai détesté et que je ne recommande pas cette BD serait mentir. J’ai pris plaisir à replonger dans cet univers qui m’a rappelé de bons souvenirs et qui plaira à beaucoup de nostalgiques. Ma principale crainte est que ce one-shot soit suffisamment impactant pour séduire un nouveau public.

Quoi qu’il en soit, que vous soyez amateur du Captain Flamfriand de SF, ou que vous vouliez juste lire une petite aventure héroïque, ce titre pourra vous combler.

 


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