Le Fulgur
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Le Fulgur

Aujourd’hui on enfile son plus beau maillot de bain, ses palmes et son tuba, sans oublier un scaphandre, pour une virée Au Fond du Gouffre à bord du Fulgur.

1907. Un navire, transportant pour plus d’un milliard en or, sombre en eaux profondes lors d’une tempête. 3 ans plus tard, un entrepreneur, Joe Kens, lance une expédition pour plonger dans les abysses. Pour ce faire, il utilisera les dernières découvertes du Professeur Claudian, un savant Français, parmi lesquelles Le Fulgur, un sous-marin capable de supporter d’énormes pression. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et le bathyscaphe et son équipage se retrouvent propulsés au sein d’un lac intérieur, situé à 4OOO mètres de fond. Il leur faudra toute leur ingéniosité et les ressources qu’ils réussiront à récolter pour regagner la surface.

Saga prévue en trois Tomes, ce premier volume de Le Fulgur fleure bon le récit d’aventures à l’ancienne. Je n’ai pas lu le roman éponyme écrit par Paul De Sémant. Néanmoins, à la lecture du résumé, je me doute qu’il s’agit de l’adaptation en B.D du roman. L’auteur étant d’ailleurs un contemporain de Jules Verne, cette parenté s’impose de plus en plus au fil de la lecture. Les avancées technologiques quasi-cyberpunk, le huis-clos, les “monstres venus du fons des âges”, tout renforce cette sensation de “déjà-vu”. Hommage plus que plagiat, le récit ne tombe jamais dans le “trop”. Les dialogues sont adaptés aux personnages, et à l’époque et les situations s’enchaînement en gardant une certaine vraisemblance. Christophe Bec, qu’on peut dorénavant cataloguer comme spécialiste des récits d’aventures sous-marins (voir la série Carthago), nous livre un récit ciselé au storytelling mitonné aux petits oignons.

Dans les dessins de Dejan Nenadov, là encore, on a l’impression de faire un bond dans le passé, me ramenant, encore une fois, aux illustrations des récits de Verne. Pas dans le sens où le dessin fait vieillot, mais qu’il est surtout très fourni, très détaillé, notamment dans la description des technologies. Nenadov rend bien l’angoisse que doivent ressentir les occupants du Fulgur à naviguer entre deux eaux à une profondeur inouïe, ne sachant pas comment ils vont pouvoir s’en sortir. De plus, ses monstres marins sont, eux aussi, effrayants à souhait. J’émettrai un petit bémol, cependant, pour les personnages dans des postures parfois figées. Peut-être le prix à payer pour qu’ils soient toujours identiques et non-interchangeables.

Bon récit d’aventures que ce Fulgur Tome un. Entre les aventures du Capitaine Némo et de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, l’équipage affronte des péripéties de tous bords. Prenant, ce volume se lit d’une traite et suscite l’envie : envie de lire la suite, mais également envie de connaître l’œuvre originale. Et lorsque la B.D et la littérature arrivent à faire bon ménage, c’est toujours signe d’une réussite.

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