Generation Gone
Tout ça, c’est plus comme avant, ma bonne dame. De mon temps, on savait vivre! Regardez-moi donc cette bande de jeunes délinquants qui trainent et ne savent pas quoi faire de leur vie!
J’exagère un peu, mais, ado, c’est un peu ce qu’on entend de la part de tous ces adultes qui nous entourent. Fais chier! On balance tout ça et dirige notre vie!
C’est un peu le propos de Generation Gone. Trois ados qui en ont marre de la société, Nick, Elena et Bladwin, ont décidé de se prendre en main? Comme c’est des petits futés qui s’entrainent à hacker les plus gros sites des agences gouvernementales, sans se faire prendre, pour quoi ne pas passer à l’étape suivante? Casser (informatiquement) une banque. Oui, mais voilà, ils sont sous la surveillance d’un petit génie du gouvernement qui veut créer des surhommes. Pas de bol, sans l’assentiment de ses employeurs, le scientifique fous va infecter les trois ados rebelles et leur donner des super pouvoirs. Et qui dit grands pouvoirs, dit grandes responsabilités… Eh bien non! C’est là que ça dérape.
Le scénario d’Ales Kot ne suit pas un schéma super-héroïque classique. Ses héros, ça n’en sont pas. Ce sont juste des jeunes comme les autres, voire même un peu plus paumés. Exit Peter Parker et Robin, et bienvenue dans The End of the Fucking World! Des pouvoirs, c’est fait pour s’en servir, mais à titre personnel, pas pour sauver le monde. Si la série Irrécupérable avait déjà abordé le sujet en dépeignant un super-héros qui pétait les plombs pour s’en prendre un peu à tout le monde, c’était un adulte. Là, en prenant des ados, Kot démultiplie les émotions par mille, avec la fougue (et la testostérone en folie) de la jeunesse. Ces trois “apprentis” n’attendent pas. Il leur faut tout et tout de suite. En ce sens, si tu es toi-même ado, lecteur, tu risques fort de te reconnaître. Si ce n’est pas le cas, passe la B.D à tes parents, ça leur dira quelque chose.
Dans le traitement de cette rébellion adolescente, tant dans l’histoire que dans le dessin, la première analogie qui me vient à l’esprit est Akira, de Katsuhiro Otomo. On retrouve le côté destructeur de Tetsuo en Nick, qui se sent rejeté et a paradoxalement besoin, pour exister et exulter sa rage, de détruire. Elena, elle, est le clone de Kaneda. Celle qui est mûre, amoureuse de Nick, mais sachant que, pour le sauver, elle doit le détruire. Si visuellement Akira, le film, avait été une vraie claque graphique pour moi à sa sortie, j’en retrouve beaucoup d’aspects dans les planches de Generation Gone.
C’est le dessinateur Portugais André Lima Araujo qui assure la partie graphique du titre. C’est une bonne idée que de lui avoir confié les dessins. Il apporte une sensibilité Européenne à ce titre, qui n’aurait pas pu être traité graphiquement à la manière des comics de super-héros Américains. Le trait est fin, même s’il est parfois caricatural, avec des airs manga, qui le rapprochent de l’œuvre d’Otomo.
À l’instar de certaines œuvres, Generation Gone a le bon A.D.N pour devenir culte, tel un pamphlet pour le reconnaissance de ces millenials que nous croisons tous les jours.
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Wouaw ça me donne trop envie, encore un album qui va dans ma wishlist!