Faith – À la conquête d’Hollywood
Sortie directement des pages de Harbinger, Faith Herbert est une héroïne pas comme les autres. Et non, je ne parle pas que de son physique “ plus ”. Voyons comment s’en sort la belle après sa séparation d’avec les Renégats.
Ce premier Tome, À la conquête d’Hollywood, reprend l’intégralité de la mini série U.S et fait parfaitement le lien entre Harbinger et le retour à la vie civile de Faith. Et dans cette vie civile, elle se retrouve obligée de changer d’identité et de devenir Summer Smith, blogueuse effacée pour un site internet people. Et afin de pouvoir continuer à exercer son activité super-héroïque de Zéphyr, elle s’affuble d’une perruque et de lunettes [Supergirl? Quelqu’un a dit Supergirl?]. Prise entre son boulot, un article à faire sur son ex, Torque, et sa relation à distance avec Archer, Faith saura t-elle gérer tout ça? Plus que tout, est-elle bonne à autre chose que sauver des chiots?
Sur la base de l’histoire classique du super-héros et de son identité secrète, Jody Houser aurait pu tomber dans le piège grossier de la “ bonne copine grassouillette ”. Ce n’est pas le cas. Son écriture est réfléchie et ne se moque jamais de son héroïne, ne la place jamais dans une situation pouvant être prétexte à de la méchanceté gratuite. C’est bien, car ça reflète le respect qu’elle a pour son personnage. Mais c’est moins bien car, soyons réaliste, le fat-shaming [oui, ça passe mieux que “ mettons la honte aux gros ”], ça existe. Houser ne dénonce pas, elle essaie de mettre en exergue certaines valeurs de tolérance et de positiver avec un personnage principal qui s’assume comme elle est. C’est vrai qu’on peut retrouver un peu de Superman/girl en Faith, mais elle me fait plutôt penser à Peter Parker. C’est un personnage gai, enjoué qui, même propulsée dans un univers trop sombre pour elle, tente de garder un vision optimiste. Et même si l’auteur flatte le lecteur de comics en poussant à fond le côté geek de Faith, quel plaisir de voir une héroïne qui ne soit pas que une bombasse avec des seins énormes et le cul à l’air!
Le scénario, en lui-même, reprend de nombreux élément de l’univers Valiant. Même s’il n’est pas nécessaire d’avoir lu d’autres séries, une légère connaissance des événements me semble nécessaire, sans toutefois gêner la compréhension. Non, ce qui me dérange le plus c’est que Zéphyr semble avoir du mal à s’assumer seule en tant que super-héroïne. Je l’ai trouvée un peu “ assistée ” dans ce Tome. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce n’est pas la bécasse de service totalement incompétente. Je me demande juste s’il était nécessaire de la faire fonctionner en team-up pour le grand final? Car oui, je trouve qu’elle assure plutôt pas mal en solo.
Le dessin de l’histoire principale est assuré par Francis Portela, qui a un trait précis, à la limite de la ligne claire. Certainement son influence Européenne (il est Espagnol). Ses planches présentent des cases irréprochables, au découpage certes classique, mais d’une fluidité à toute épreuve. On sent une certaine rigueur dans le travail de l’artiste [que je confirme pour l’avoir vu dessiner].
Faith propose également quelques parties de “ rêverie ” dessinées par Marguerite Sauvage. Son trait se démarque par un esprit un peu plus cartoon, adapté aux considérations geek de Faith. Ces planches, toutes en tons pastels, sont le parfait exemple de la dichotomie entre la réalité de ce que vit l’héroïne et son imagination.
Sur ce volume, c’est Andrew Dalhouse qui officie en tant que coloriste principal, et une fois de plus, on voit l’importance que peut avoir un coloriste sur une série. Son travail se marie parfaitement avec celui de Portela, et tranche avec la colorisation directe appliquée par Sauvage, renforçant ainsi le changement de ton.
Bliss Comics nous propose, une fois de plus, une série Valiant sortant des sentiers battus. C’est un vrai plaisir de lire ce volume, frais et rempli de bonnes intentions, sans jamais être cul-cul. Et pour seulement 10€ de prix de lancement, il serait dommage de ne pas donner sa chance à cette héroïne attachante.
Encore une fois, une chronique qui donne envie de découvrir un nouvel univers… Je crois que je vais me lancer dans l’aventure de Faith! Merci^^