Méta-Baron
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Méta-Baron

Meta-Baron. Jodorowsky, Moebius, l’Incal. Ce sont des noms qui titillent l’imaginaire de tous les amateurs de B.D, de science-fiction. Saga fleuve n’ayant rien à envier à l’univers Star Wars, intéressons-nous aujourd’hui aux deux premiers Tomes de la nouvelle série publiée par Les Humanoïdes Associés, formant une histoire complète.

L’univers est aux mains des techno-techno sur lesquels le techno-pape règne d’une main de fer. Exploitant l’épyphite sur la planète Marmola, ingrédient indispensable au voyage spatial, les Technos prennent peur lorsque le dernier des Meta-Barons vient se servir pour faire le plein de son vaisseau forteresse et reste finalement en orbite autour de la planète. Les Technos dépêchent alors sur place le techno-amiral Wilhelm-100, cyborg dégénéré aux pulsions homicides, pour garantir la sécurité de leur approvisionnement en épyphite. Une seule solution s’impose alors pour défaire le Meta-Baron, puis le techno-pape pour que Wilhelm puisse régner sur l’univers : il lui faudra cloner le Meta-Baron.

Pfiouuuuuu! Compliqué, très compliqué, même, de faire un résumé de ces deux Tomes. Si, comme moi, on n’est pas familier de l’univers des Meta-Barons, il n’est pas évident de comprendre toutes les implications de ce qu’il s’est passé avant. Le parallèle avec Star Wars fait en introduction n’est pas innocent. Bien qu’il n’y ait pas de rébellion dans Méta-Baron, tout le reste y ressemble beaucoup : Empire, vaisseaux spatiaux, filiation et rites de passage, droïds, etc.

 

Alejandro Jodorowsky et Jerry Frissen, au scénario, arrivent à rendre ce space-opéra compréhensible pour le néophyte, en plus de développer une intrigue assez bien ficelée, mais se rapprochant quand même beaucoup de Dune, de Frank Herbert. Là encore, l’histoire reprend des recettes empruntées ailleurs, telles que l’épice, les différentes “maisons”, l’héritier perdu, et même jusqu’à l’aspect physique du techno-pape ressemblant comme deux gouttes d’eau au personnage de Vladimir Harkonnen. Ce n’est pas pour rien que Jodorowsky avait travaillé sur l’adaptation cinématographique de Dune…

Valentin Sécher assure les dessins et couleurs des deux Tomes. Et sous des couvertures splendides, se cachent des pages… splendides! L’intérieur vaut largement l’emballage! Son trait est précis, sa mise en page dynamique et les couleurs parfaitement accordées. Certains personnages, notamment en gros plan, sont vraiment photo-réalistes, au point qu’on retrouve un peu d’Alex Ross dans ses portraits. D’ailleurs, son techno-pape a une ressemblance avec Marlon Brando qui ne doit certainement rien au hasard. Sur les deux Tomes, il ne démérite absolument pas en livrant un travail homogène et de tout beauté, que ce soit dans des séquences intimistes ou dans des batailles spatiales.

Difficile à aborder pour un nouveau lecteur, cette œuvre réussit néanmoins à vous scotcher dès le premier Tome pour ne plus vous lâcher dans le second. Beau, complexe et adulte, l’univers des Meta-Barons se développe depuis 1980 et, avec un second diptyque en cours de publication [dont je vous reparlerai] et une série prévue en huit volumes il n’est pas prêt de s’arrêter.

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