Jean-Louis
Si, comme Jean-Louis, tu t’emmerdes dans ton boulot, la collection Glenaaargh est faite pour toi. Ce n’est pas de moi, mais c’est la punchline qu’on peut lire à la fin de Jean-Louis NE, album de la dite collection irrévérencieuse.
Jean-Louis, c’est un prof. Mais pas le super prof dont rêvent les parents. Plutôt celui que préfèrent les élèves : un gros nul lourdingue et bon à rien. Plus que ses cours, ce volume suit ses aventures à l’interclasse et ses relations avec les autres profs. Surtout avec Martine qu’il essaie de mettre de son lit. Mais Jean-Louis a une arme secrète pour séduire et se faire aimer : il écrit une encyclopédie !
Totalement délirant, Fabcaro nous propose le scénario et le dessin des aventures de Jean-Louis. C’est de l’humour potache à tous les étages, par utilisation des pires blagues dégueulasses qui nous font tous rire. En parlant de gros dégueulasse, on trouve d’ailleurs une certaine filiation avec l’album éponyme de Reiser. Jean-Louis est au même niveau, en dessous de la ceinture. L’auteur ne cherche pas à faire passer un message philosophique, mais plus à compiler un concentré de beaufitude assez savoureux, pour peu que l’on soit client de ce genre d’humour.
Comme je le disais plus haut, Jean-Louis écrit SON encyclopédie. Si vous avez saisi la façon de penser du personnage, vous comprendrez qu’on est plus près des brèves de comptoir que de l’Encyclopedia Universalis. Tous les thèmes abordés, autant les questions que les réponses, sont débiles au plus haut point. La encore, on est client ou pas de ces explications à la Éric et Ramzy, mais on ne peut pas dénier une certaine inventivité.
Niveau dessin, ce style présente des strips de trois cases, pouvant se poursuivre parfois sur six, voire neuf, pour former un tout cohérent. Cette mise en page explique le format de l’album « à l’Italienne ». Les strips ne permettent pas beaucoup de créativité dans la mise en page, hormis un fond de type feuille quadrillée pour les passages de l’encyclopédie. Du coup tout repose sur le scénario et la chute du strip. Le dessin en lui-même est caricatural, présentant uniquement les personnages, avec parfois un accessoire, mais jamais de décor. Une fois encore, on est dans du Reiser ou du Vuillemin.
Grosse déconnade que cet album pour tous les fans d’humour potache sans prise de tête. À déconseiller aux plus jeunes. Pour les autres, lisez un strip ou deux pour vous faire une idée. Si vous adhérez des le départ, c’est pour vous!
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