The last ronin
Rappelez-vous notre excitation lors de l’annonce de ce titre, et nos podcasts par épisode sur Tales From The Sewer ! Aujourd’hui on se concentre sur le format relié, attendu depuis notre dernier épisode, que vous pouvez trouver ici.
Pourquoi « attendu » ? Parce que le format single et les multiples reports n’ont pas aidé à savourer ce titre à sa sortie VO. C’est donc sous le format TPB que je fais ma relecture pour en profiter pleinement.
Petit plat dans les grands : TMNT – The last Ronin sort son plus bel écrin pour nous lecteurs. Dorure à chaud, enfin rougure à chaud, un joli pavé pour un titre qui sera peut-être plus intéressant et digeste sous ce format.
Dans un futur dystopique qui sent bon les années 80/90, l’histoire se passe dans une sorte de néo New York, dirigée d’une poigne de fer par le petit fils de Shredder, à savoir Oroku Hiroto. Face à lui se dresse la dernière tortue et dans son dernier souffle, elle se lance dans une bataille pour la justice et la vengeance.
Il est The Last Ronin.
Vu sous cet angle, ça sent vraiment les nanards des années 80 quand même… Mais c’est l’essence même du titre ! Le concept derrière The Last Ronin : une revisite de Dark Knight Return version tortue. Avec de nombreuses similitudes jusque dans certains détails ! Mais c’est les tortues et un scenario venant de Laird et Eastman est toujours bon à prendre. Même si Laird est totalement absent du projet.
Si au départ leurs deux noms y figurent c’est parce que l’idée a germé dans leur tête pendant leur grande année tmnt, mais sur ce titre c’est Eastman et Waltz qui remettent leur patte à l’idée de base pour la « moderniser ».
Moderniser c’est un grand mot, les idées sont bonnes mais le récit est un peu trop ancré dans les années 80.
Hiroto, le petit-fils de Shredder, est le méchant très méchant, pour vous assurer que vous ayez compris ça, quoi de mieux que de longs monologues sur une gargouille sous la pluie et torse nu ? Évidemment le vilain a des muscles que jamais de la vie tu verras mais c’est normal, c’est le très vilain. Vous vous en doutez, un petit coup d’hologramme Palpatine style et en avant ! Hiroto c’est le vilain ! Capiche ?
Pour être un peu plus mesuré, The last Ronin a besoin d’un objectif, d’un ennemi, Hiroto est juste le prétexte pour cette aventure. Une fois accepté ça, le vilain si vilain ne pose plus de problème. Justement, une fois acceptée la mise en place un peu simpliste de l’aventure, les événements passés vont nous être racontés à coup de flashback. Flashback sur lesquels vont passer Kevin Eastman et Ben Bishop, ce qui est très malin et très beau ! Ils permettent au lecteur de se laisser porter et de spéculer sur l’identité du Ronin, de la dernière tortue, ou de comment on en est arrivé là. Bien que ces flashbacks soient parfois un peu courts, notamment sur les passages importants, toutes nos émotions sont mises à l’épreuve, il n’en reste pas moins qu’il suffit de quelques pages pour recoller les morceaux d’un passé plutôt sombre. C’est très agréable de le découvrir de manière organique entre flashback et récit present. Surtout qu’en ce mois de décembre 2022, les lecteurs assidus des tortues vont voir venir un prequel à The last Ronin qui viendra enrichir cette version des tortues.
Le fan service est présent, on y retrouve des visages familiers, de nouveaux grandement inspirés d’anciens, mais le plaisir est là. Chacun arrive plus ou moins à s’intégrer dans l’univers, parfois un peu au chausse pied, d’autre parfaitement. Les quelques facilités scénaristiques et longueurs qui cassaient le rythme en single ne se ressentent plus trop sous le format relié. Ça permet une lecture plus fluide et malgré quelques détails que les fan hardcore remarqueront, le titre se prête parfaitement à un néophyte de l’univers. C’est un petit film de séries B avec des qualités et des défauts, mais qui nous offre une véritable aventure.
Coté graphique, outre les pages flashback de Eastman et Bishop, nous avons Esau et Isaac Escorza, pas les plus connus, mais leur trait ne se prête pas si mal au titre, même si quelques approximations sont présentes. La colo quant à elle retranscrit plutôt bien l’ambiance un peu post apo/crado que nous dépeint l’univers de Last Ronin. Elle n’est pas du même niveau de celle qu’on retrouve sur la série régulière, mais en même temps, on ne va pas voir The Last Ronin pour les mêmes raisons donc ça fonctionne parfaitement. Vous pouvez le dire : je suis un lecteur tatillon-chiant !
Attention cependant, les tortues sont justement cette franchise où chaque auteur vient et pose sa patte et sa vision dessus, elles ont été pensées comme ça et continue à perdurer comme ça. Tout comme sur la régulière, certains vont adorer, d’autres pas, pour ma part c’est dans la moyenne de ce que j’aime sur les tortues.
The Last Ronin, c’est le titre des tortues parfait pour initier quelqu’un, un one-shot plutôt « adulte » mêlant l’héritage de la franchise à une revisite d’un grand classique. Chacun est sûr d’y trouver son compte, et les plus curieux qui resteront sur leur faim pourront se jeter sur la régulière, bien plus riche.
Les TMNT ont maintenant leur Dark Knight Returns.
Si vous en voulez plus, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le podcast Tales From the Sewer pour écouter nos épisodes HS sur The last Ronin
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