L’Ogre Lion – Tome 01
L’Ogre Lion
Avec sa couverture à la Conan, le Tome 1 de l’Ogre Lion annonce la couleur : ça va trancher sévère dans un univers d’animaux anthropomorphiques.
Dans le royaume du Nord, un troupeau de chèvres fanatiques religieux est attaqué par une meute de loups. Quelques instants auparavant, un lion en guenilles s’est suicidé en se jetant d’une falaise. Alors que tout semble perdu pour les chèvres, le cadavre du lion se transforme en un démon vengeur sous la forme d’un bouc gigantesque et écorché, qui va se charger de tuer tous les carnivores. Ceci fait, le démon se re-transforme en un lion bien vivant, mais amnésique. Wilt, un chevreau esclave du groupe de religieux ayant assisté à la totalité de la scène, va prendre la route avec ce vieux lion bougon et amnésique pour regagner les terres du Sud.
Bruno Bessadi, que l’on connaît pour ses talents de dessinateur, prend à la fois en charge le scénario et le dessin de cette nouvelle série franchement orientée fantasy. Et dès le départ il prend le chemin du mystère avec ce héros amnésique et sous la coupe d’un démon qui apparaît à chaque fois qu’il meurt. Et il n’y va pas par quatre chemins dans la description du démon qui ne pense qu’à trucider du carnivore, quel que soit le coupable à châtier. Si je ne suis pas fan des personnages enfantins servant d’acolyte, pour une fois, le personnage de Wilt est un apport nécessaire pour canaliser à la fois le lion amnésique et le démon. La suite du volume se poursuit dans le format « Quête », une compagnie se formant au fur et à mesure autour du lion.
Le scénario alterne à la fois les bonnes trouvailles et les passages obligés de la quête de fantasy. Le parallèle avec Conan en début de chronique n’est pas innocent, certains éléments de Howard, mais aussi parfois de Tolkien, saupoudrant avec bienveillance le récit.
Au dessin, aucune surprise. Bessadi assure à mort. Ses planches sont taillées pour le format franco-belge, son style s’étant adapté a la taille plus grande que ce qu’il a pu nous offrir sur les volumes de Bad Ass, où on était sur du comics pur. Si j’avais des appréhensions sur la nécessité d’utiliser des animaux anthropomorphes, la question a été balayée dès les premières pages de lecture. Bessadi ne s’embarrasse pas de stéréotypes et, finalement, un peu comme pour Blacksad, ce n’est pas l’important.
Belle découverte que cette série qui n’est pas, comme je l’avais pensé, réservée uniquement aux enfants. À découvrir en attendant le Tome 2, début 2023.
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