Tomorrow
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Tomorrow

Tomorrow

On va encore accuser les comics de faire peur aux petits n’enfants avec des histoires de pandémie, de morts par milliers et de recherche d’un vaccin ! Ah, non, ça c’est sur BFM. Du coup, intéressons-nous à l’édition française de Tomorrow.

Une pandémie, donc, touche le globe, faisant des millions de victimes. Ce virus informatique se transmet à l’espèce humaine, qui bug et meurt à tour de bras. Seuls les enfants et les adultes ayant un cerveau atypique semblent y échapper. Ne restent plus donc que les plus jeunes pour présider au destin de la planète. Et c’est pas joli-joli.

Dans ce monde d’après, Oscar Fuentes, jeune prodige du violoncelle, parti auditionner à l’autre bout du pays au moment du plus fort de l’épidémie, décide de traverser une bonne partie des États-Unis pour retrouver sa sœur jumelle, Cira.

Si Peter Milligan nous informe que l’idée de son histoire est bien antérieure à la crise du Covid, on ne peut pas s’empêcher de les mettre en parallèle. Sauf que dans Tomorrow, c’est du sérieux et que les cadavres jonchent littéralement les rues, au vu de la soudaineté et de la virulence du virus. Et plus qu’une critique du système toute bête, son récit s’apparente plus à Sa Majesté des Mouches, qui est d’ailleurs cité lors de dialogues entre plusieurs jeunes. D’ailleurs, la génération suivante ne semble pas pouvoir faire mieux que ses ainés et bascule rapidement dans l’esclavagisme, le meurtre gratuit et le cannibalisme. À croire que l’exposition constante aux ondes et écrans qui les a empêchés de tomber malade leur a quand même grillé le cerveau.

Au milieu de cette barbarie, pas de Mad Max mais un ado/pré-ado, Oscar, souffrant de troubles mentaux que seule la musique apaise, comme témoin impuissant de cet effondrement de la civilisation dont même sa sœur fera les frais. Il apparait comme la seule lueur d’espoir dans un monde en pleine déliquescence.

Les dessins sont signés Jesus Hervas, plus connu sur des productions européennes telles que Androïdes ou Orcs & Gobelins. Je vais être cash dès le début : son style ne m’attire pas du tout. Je trouve le trait trop anguleux et, dès la couverture, le visage de Cira ressemble fortement à un carlin souffrant d’exophtalmie. D’ailleurs, les couleurs de James Devlin n’aident pas à améliorer les choses. Abstraction faite de mes goûts personnels, le découpage est relativement classique et permet néanmoins une lecture facile et prenante de l’histoire. Une fois de plus, lire le Tome intégralement est certainement bénéfique, en comparaison de la lecture U.S d’un numéro par mois.

Tomorrow est une B.D qui s’adresse à toutes les générations, mais également à tous les styles de lecteurs. Sans concession, elle nous dresse le portrait (pessimiste) de ce que pourrait être le mode de demain suite à une catastrophe planétaire. En extrapolant juste un peu, l’évolution future de ce récit nous conduirait tout droit aux conséquences décrites dans La Machine à Explorer le Temps. William Golding, HG Wells… Tomorrow arrive à tisser un lien entre la littérature et les comics.


 

  • Titre: Tomorrow
  • Broché : 128 pages
  • Éditeur : Delcourt
  • LangueFrançais
  • ISBN-13 : 9782413041634
  • Prix : 15.95€

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