Superdupont
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Superdupont

La renaissance, signifie tout autant la résurrection que, historiquement, la redécouverte de l’art. Ce nouveau Superdupont : Renaissance, a ainsi bien mérité son titre. Pour preuve, Dargaud a relancé la numérotation avec un splendide 1.

Comme le beaujolais, le Superdupont nouveau est arrivé en ce onze septembre chez tous les bons cavistes. Ou libraires. Comme je disais en préambule, Dargaud nous gratifie d’une numérotation reprenant au un, signe d’un reboot ? [argh ! Boutons ce mot hors de France]. Que nenni ma brave dame ! Superdupont reste égal à lui-même, tout en caleçon long et charentaises, et chantre du bon goût et de la culture hexagonale.

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Cette nouvelle mouture du héros Franchouillard garde toujours aux commandes son créateur, Marcel Gotlib, le Dieu Vivant de la B.D, auteur de classiques tels que La Rubrique à Brac, Pervers Pépère, et fondateur de Fluide Glacial. Il est néanmoins secondé par Karim Belkrouf. Pour une collaboration homogène : impossible de déterminer de qui vient tel ou tel aspect de l’histoire.

On reste donc en terrain connu malgré un changement de taille : Superdupont devient Superpapa ! Et ce n’est pas évident de garder à l’œil un bébé glouton, doté d’une super-force et capable de voler. Tout entier dévolu à sa tache d’exemple pour son bébé, à qui il doit apprendre les rudiments du super-héroïsme, notre héros en perd de vue… son fiston, justement. Qui se fait la malle en volant et nous gratifie d’un moment de pure grâce bédéienne [oui, j’ai le droit aux néologismes] en écrivant dans le ciel à l’aide de sa couche qui déborde. Rien que là, on reconnaît la patte de Gotlib.

Comme toute B.D a besoin d’un méchant, l’Anti-France est remplacée (ou n’est pas nommée) par le Pape des Ténèbres. Et ce dernier a décidé de s’en prendre à Dupont-fils. Bien mal lui en a pris, car tout bébé qu’il est, entre deux périodes de sieste, ça reste un super-héros en puissance.

Le dessin de François Boucq ne démérite pas et reste dans la lignée des précédents tomes, qu’ils soient dessinés par Alexis ou Solé. Le découpage des planches est clair et le trait et la mise en couleurs précis. Les illustrations en pleine page sont d’ailleurs de toute beauté et, je dois l’avouer, titillent ma fibre patriotique.

L’album en lui-même me laisse une impression de nostalgie : on se croirait devant une bande-dessinée réalisée dans les années quatre-vingt, et s’intégrant dans la continuité des albums précédents. Ce qui peut d’ailleurs paraître surprenant en 2015. Tout comme le découpage du scénario en différentes séquences qui aurait permis une prépublication en magazine, mais qui hache la narration, la rendant un peu moins fluide [Glacial]. Mais là encore, je présume que les auteurs ont voulu respecter le rythme des albums précédents.

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Superdupont : Renaissance ravira les fans de notre super-héros national. Cet album a été fait pour eux et dégage une ambiance intemporelle d’humour potache et d’absurde. Je souhaite seulement que les nouveaux lecteurs, que ce soit de bande-dessinée, de comics ou de mangas, puissent se sentir attirés par ces nouvelles aventures.

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