Spawn : Renaissance
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Spawn : Renaissance

spawn-renaissance-t01-p001Spawn a toujours été, pour moi cet homme torturé, trompé, et accessoirement mort, découvert dans les années 90. Après avoir abandonné la série pendant de longues années, le numéro 250, fêtant le retour d’Al Simmons sous le costume [j’avoue que je ne savais pas que ce n’était plus lui] est ainsi une bonne occasion de reprendre la lecture. Et ça tombe bien, Delcourt Comics nous le propose en Français dans ce Tome 1 de Spawn : Renaissance.

Ce volume commence donc dans les limbes, où Spawn/Al Simmons parle avec… un chien ! Un border collie pour être exact. Et quelle surprise de découvrir que Dieu lui apparaît sous cette forme, pour mieux le convaincre de rendosser le costume de Hellspawn et retourner sur Terre. Dieu qui veut qu’un rejeton de l’enfer se réincarne pour retourner sur Terre ?! Mais Dieu a un plan, et trouve les mots pour convaincre Al.

Nous suivons donc le Spawn réincarné [qui n’a plus la gueule ravagée, d’ailleurs] lors de son retour dans le monde des vivants. Il se retrouve aux prises avec les changements survenus durant son absence et un nouvel ennemi venu de l’enfer.

spawn-renaissance-t01-p008Au scénario de Spawn, pas de surprise, on retrouve le Toddster : Todd McFarlane, accompagné de Paul Jenkins.

Déjà, on notera les similitudes dans le pitch de cette histoire avec la première apparition de Spawn sur papier. L’homme qui doit recoller les morceaux entre sa vie passée et sa réincarnation actuelle, tout en dépatouillant ce qui a bien pu arriver pendant son absence. La différence principale vient du fait qu’il a déjà vécu ça, et que certains des personnages secondaires sont connus et connaissent également son état.

McFarlane reste également dans les thèmes qui ont fait le succès de la série, et son héros semble avoir un “complexe de Jésus-Christ”, sorte de messie revenu d’entre les morts. Les aventures d’Al Simmons sont intrinsèquement liées à la religion et à certains de ses aspects, tels que la rédemption ou la vengeance. Le fait de transformer un suppôt de l’enfer en bras armé de Dieu illustre d’ailleurs tout ceci. Spawn devient dès lors l’équivalent du Spectre de D.C chez Image.

spawn-renaissance-t01-p027Un autre point, dans les premières pages du volume, décrit la montée de la haine et de la défiance dans le monde, mais également les problèmes d’émeutes et d’affrontements entre la police et la population. Ces faits, faisant les choux gras des médias, reflètent les problématiques actuelles aux U.S.A, mais sont aussi un reflet de ce dont nous sommes témoins en France également. C’est, par contre, traité de façon un peu manichéenne : le gentil manifestant de banlieue s’en prend au méchant flic qui s’avère être un démon. Si cela aurait mérité un peu plus de subtilité, l’intention est plus que louable. Et c’est d’ailleurs [spoil] la mort de Wanda lors d’une de ces émeutes [fin du spoil] qui convainc Simmons de reprendre son rôle de Spawn.

Au dessin, pas de McFarlane, mais Jonboy Meyers. Je dois avouer ne pas avoir une grande connaissance de l’oeuvre de l’artiste, mais le style qu’il a installé sur la série se démarque assez de McFarlane, ou Capullo, pour lui donner une identité propre. Les images sont belles, et le découpage, dynamique, reste cohérent avec ce qui a été fait avant. Le nouveau design de Spawn ressemble à un croisement entre Wolverine, Maxx et Pitt, avec une petite touche manga pour la [très grosse] épée. Au final, de nombreuses influences bien digérées.

spawn-renaissance-t01-p153-154À noter aussi que Spawn, ce n’est pas Mon Petit Poney rencontre les Bisounours. La violence graphique est sans concessions, comme tout bon film d’horreur qui se respecte. Si le film en préparation est de la même veine, Deadpool et son R-rated n’ont qu’à bien s’accrocher à leur slip !

Ce Spawn : Renaissance porte bien son titre et revient aux bases de ce qui a fait le succès de la série. Du coup, c’est un plaisir de retrouver dans cet univers glauque et cra-cra, entre magie, amour, démons et hémoglobine. Ça y est, je me suis refait un shoot et j’ai replongé !

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