Sonar
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Sonar

001La collection Flesh & Bones, de chez Glénat, nous propose encore une fois un récit en un seul volume avec Sonar. Avec une promesse de récit horrifiques, ce second titre chroniqué chez nous (après Bikini Atoll) tient-il ses promesses ?

Cette aventure suit une équipe de chasseurs d’épaves à la recherche de l’Isabella, une cocca veneta coulée au XVIème siècle au large de la Sicile. Lors de leurs plongées, ce n’est pas le navire Italien qu’ils découvrent, mais le Sun Horse, un bateau beaucoup plus récent, disparu en mer il y a cinquante ans, avec à son bord l’un des milliardaires les plus riches au monde. Coup de bol, le petit-fils du disparu, riche comme Crésus lui aussi, décide alors de financer le reste de l’expédition, qui permet de découvrir par hasard l’épave de l’Isabella dans les parages. Quelle chance ! Malheureusement, les protagonistes n’ont pas pris en compte le fait que c’est quand même étrange ces bateaux coulés l’un à proximité de l’autre. En plus, l’équipage semble sujet à une épidémie de maux de tête et il y a quand même des trucs bizarres qui nagent sous l’eau…

108Réinterprétation du mythe de la sirène, Sonar tient bien ses promesses en délivrant une aventure horrifique, appliquant tous les codes du récit de série B avec, dans l’ordre : unicité de lieu, relation de couple difficile, jalousie, rebondissements, monstre dévoilé par bribes, grosse séquence d’action finale et morale pour la fin.

Alors oui, Sylvain Runberg utilise toutes ces ficelles, mais il fait ça plutôt bien. Le sous-genre du survival maritime est plutôt difficile à mettre en place, et a donné de beaux exemples comme Leviathan, avec lequel Sonar a d’ailleurs quelques ressemblances. Si la morale finale m’a semblé superflue, la façon dont est expliqué le comportement des marins et le chant des sirènes est une bonne trouvaille. Les relations entre les personnages sont, elles aussi, traitées de façon cohérente, bien que trop stéréotypées à mon goût, sans toutefois être hors sujet.

041Et les sirènes, les sirènes ! Pourquoi ne voit-on pas plus les sirènes ? Chee Yang Ong nous livre un design de toute beauté pour ces créatures d’une monstruosité magnifique ! Si ses personnages ne cassent pas trois pattes à un canard, à l’exception de Jonathan Tompsen, clone de Richard Branson, sa description de l’univers sous-marin est tout simplement sublime. Que ce soit les décors ou les sirènes elles-mêmes, toutes le scènes se déroulant sous l’eau sont d’un fluidité incroyable.

De même, la séquence finale [spoil] où tout le monde devient fou et s’entretue alors que les sirènes chassent les survivants [fin du spoil] possède un rythme indéniable, presque frénétique, où son talent explose dans un tempo montant crescendo.

Sonar est donc une grosse claque graphique couplée avec une histoire qui tient la route. Pour une “petite collection”, Flesh & Bones prouve encore une fois qu’on peut proposer des récits “Made in France” de qualité, à la lisière du comics et de la B.D traditionnelle. Cette chronique ne sera pas la dernière pour cette collection, car j’ai encore toute une pile de lectures en attente, regroupant leurs dernières sorties.

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