Soleil Froid
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Soleil Froid

Pour ne pas se trouver fort dépourvu lorsque la bise sera venue, réchauffons-nous la couenne au soleil. Le titre de l’album dont nous allons parler aujourd’hui n’a d’ailleurs rien à voir avec la plage et les cocotiers.

Jan, ex-militaire, cherche un refuge dans les Alpes Suisses. Accompagné de sa mule robotique, Marguerite, il fuit la civilisation, mais surtout les oiseaux. Car les oiseaux ont propagé le virus H5N4, qui a décimé les trois-quarts de la population du globe. À la recherche d’un refuge et du vaccin qui aurait été trouvé, il va tomber sur des survivants qu’il va devoir convaincre de l’aider.

Soleil Froid dégage une ambiance particulière, entre désolation et fin du monde, les protagonistes semblent se raccrocher à un espoir ténu, sans vraiment y croire. Jan est un véritable anti-héros, entreprenant un voyage expiatoire, plus qu’une quête sacrée. Avec ses doutes et ses faiblesses il a pourtant plus d’interactions avec sa mule qu’avec les autres êtres humains. On retrouve un peu la thématique abordée dans La Vache et le Prisonnier, jusqu’au nom de la mule. Le comique et l’émotion en moins. Jan n’est pas Fernandel et n’est pas un gars tendre. Il a en lui un colère qui semble omniprésente.

Les dessins de Damien font d’ailleurs ressortir parfaitement le caractère de Jan. Que ce soit en plans rapprochés, où toutes les émotions contradictoires qui l’habitent se lisent aussi facilement que des mots, ou en plans éloignés. Là, c’est la posture du personnage, sa façon de se tenir, qui dénotent de tout un langage corporel complexe. Si l’on rajoute à ça de grandes cases de paysages à couper le souffle, ce Tome est vraiment agréable pour le lecteur. Je nuancerais pourtant sur les couleurs, un peu froides. Mais bon, l’histoire se déroulant en montagne, sous la neige, c’est un peu normal.

La thématique de la grippe aviaire prend ses racines dans l’actualité récente. En cela, cette série est un pur récit d’anticipation, surfant plus sur la nosophobie que l’ornithophobie. L’histoire de survivants livrés à eux-mêmes dans un monde hostile a déjà été traitée dans la B.D. Ne serait-ce que dans Walking Dead, pour prendre un exemple récent. Là où on aurait pu nous montrer des zombies, ce sont les oiseaux qui sont porteurs de la maladie ayant causé la pandémie. Il est d’ailleurs dommage qu’on ne les voit pas un peu plus pour créer de vrais moments d’angoisse. Dans Resident Evil : Extinction, les oiseaux avaient un rôle un peu similaire et carrément flippant ! Loin d’être Hitchkockien, ce titre ne montre que très peu les oiseaux dans ce Tome 1, tentant de faire monter le suspense jusqu’à la case finale.

Ce Tome 1 de Soleil Froid se lit bien, mais il manque quand même un petit quelque chose pour prendre le lecteur à la gorge. En rectifiant quelques détails, le Tome 2, prévu pour le 6 septembre 2017, pourrait être vraiment accrocheur. On aura certainement l’occasion de vous en reparler.

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