Scurry
Soyons réalistes : les souris, c’est la galère. Ça fait des trous partout et ça vient grignoter tout ce que ça peut dans votre maison. Malgré tout, de Ratatouille à Mickey, les souris ont prouvé leur potentiel graphique et ludique. Et c’est aussi le cas avec Scurry qui a rondement mené son financement participatif aux US. Avec la sortie du Tome 1 : La Colonie Condamnée, chez nous, il était temps de se pencher dessus.
Dans un monde où les humains ont disparu, une colonie de souris arpente les maisons abandonnées pour trouver des restes de nourriture. Le plus rapide et le plus futé de ces petits fouineurs est Wix, une souris qui n’a pas froid aux yeux. Alors que les ressources sont toutes épuisées, le conseil de la colonie décide d’envoyer un groupe d’éclaireurs à la recherche d’un camion humain, au-delà de la forêt. Mais entre les dissensions dans la colonie et les chats qui rôdent, cela risque d’être plus compliqué que prévu. Surtout que dans la forêt, rodent des ombres inquiétantes.
Mac Smith fait tout sur cette série. Et il a bien raison, car tout est en concordance. Son histoire de souris dépendantes des hommes et perdues à leur disparition s’inscrit dans la lignée des scenarii de fin du monde, où un groupe de survivants essaye tant bien que mal de subsister. Un peu comme Walking Dead, mais sans les zombies ! Quoi que, les chats font de parfaits zombies dans Scurry… On pourrait du coup reprocher à la série d’être un peu trop mignonne dans son développement. En effet, les enjeux scénaristiques de sédition au sein de la colonie et la menace des chats font un peu pâle figure. On a plutôt l’impression de regarder un bon vieux Tom & Jerry que d’assister au déclin d’une civilisation murine. Là où Smith se rattrape, c’est sur ce qui peut se cacher dans les bois. Même si on devine rapidement de quoi il retourne, c’est à peu près le seul suspense qui transparait.
Niveau dessins, par contre, on est sur un sans faute. Ses animaux sont parfaitement réussis, même si les souris s’avèrent beaucoup plus anthropomorphiques que les autres animaux. Le trait est légèrement caricatural et réussit à faire passer les émotions. Pour ce qui est du découpage et des couleurs, on plonge en plein dans un émerveillement pour les yeux, avec une maitrise des ambiances et de la narration indéniables.
Scurry est un très beau volume destiné prioritairement aux plus jeune mais que même un adulte pourra apprécier. Prévue en trois volumes, il reste à souhaiter que Scurry rencontre le succès.
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