Rick & Morty en Enfer
6 mins read

Rick & Morty en Enfer

Rick & Morty en Enfer

         Bonjour et bienvenue à tous ! Une nouvelle fois, nous voilà repartis pour une dose de Rick & Morty avec la sortie de la nouvelle série proposée par Hi Comics le 15 juin dernier, Rick & Morty en Enfer !

         Pas besoin de vous rappeler que ce genre de série à licence nécessite au mieux d’apprécier la série, au pire d’au moins la connaître ! Même si ce tome-là peut être pris comme un épisode indépendant faisant très peu référence à la série originale, mieux vaut tout de même connaître les différents protagonistes et leurs relations.

         Ce tome propose un long récit s’étirant sur cinq chapitres dans lequel, vous l’aurez deviné en lisant le titre, Rick et Morty se retrouvent en Enfer ! Mais comment est-ce possible ? Pourquoi et comment sont-ils morts ? Est-ce que l’enfer existe bel et bien ? Malgré toutes ces questions (qui ne trouveront pas forcément de réponse), il est aussi à noter que le grand-père et le petit-fils ne sont pas les seuls membres de la famille à s’être retrouvés dans l’au-delà ! En effet, toute la famille est présente, et le récit va aussi beaucoup s’attarder sur eux.

         Le récit de Ryan Ferrier est très bien mené et apporte son lot de rebondissements et de gags aussi dingues que ce à quoi on peut s’attendre de la franchise. Rick et Morty ne se supportent pas et n’ont de cesse de s’engueuler, tout comme Beth et Jerry ; et Summer se retrouve coincée avec ses parents après s’être rendue compte que les habitants de l’enfer ne sont pas tous très sain d’esprit.

         Cherchant à quitter cet endroit dès que possible, nos deux protagonistes vont devoir traverser les cercles de l’enfer, rappelant la Divine Comédie de Dante Alighieri. Mais Rick and Morty oblige, les épreuves à traverser pour descendre au plus bas des enfers sont complètement improbables et absurdes, et gérées par des employés administratifs aussi extravagants qu’insupportables !

         Je noterai cependant deux petits soucis à mes yeux, au niveau de la narration, qui m’ont quelque peu troublé. Premièrement, le passage parfois d’une scène à une autre sans grande transition m’a paru assez dérangeant par moments. On sent que l’histoire aurait pu tenir sur plus de pages, mais qu’il n’y avait pas forcément assez de place pour tout faire tenir, obligeant à accélérer certains passages. Rien de bien grave, mais assez perturbant pour que je le mentionne.

         Deuxièmement, dans le premier chapitre, il est question d’une réflexion sur l’existence ou non de l’enfer, ce qui implique aussi l’existence d’une vie après la mort, d’un au-delà, et donc d’un dieu. Or, Rick, persuadé qu’il s’agit d’un univers alternatif ressemblant à l’enfer, réfute totalement l’idée qu’il puisse exister un dieu, un diable, un enfer et une vie après la mort, en déballant plusieurs arguments tout à fait cohérents. Cependant, par la suite du récit, on comprend peu à peu qu’il s’agit bien de l’enfer et que le diable existe. Mais plus jamais les deux personnages ne philosopheront sur le sujet. Et je trouve ça assez dommage. À la rigueur, je préfère autant qu’on ne m’explique pas du tout ce que font les personnages en enfer et qu’on ne cherche pas à questionner l’existence ou non d’une vie après la mort (comme dans Godzilla en Enfer, où l’on voit simplement l’errance du kaiju dans l’au-delà, sans réfléchir à la cohérence d’un tel endroit ou d’un tel récit). Mais voir un personnage aussi logique, ne rien remettre en question, quand bien même il vit une aventure qui devrait bouleverser toute sa vision de la vie et de la mort, après nous l’avoir montré fermement décidé et cohérent dans son dialogue, c’est assez étrange et plutôt déroutant.

         Niveau visuel, Constanza Oroza fait du très bon travail, tout en restant dans le style de la série télévisée. Sarah Stern, bien habituée à travailler sur les comics de la franchise, fait comme toujours un excellent boulot à la colorisation. Toutefois, le gros point positif de cette version française proposée par Hi Comics, c’est sa magnifique couverture signée Zé Burnay, reprenant la patte de Jérôme Bosch, alliant l’absurde de l’univers de Rick and Morty à l’improbable des toiles du peintre flamand telles que La Tentation de Saint Antoine, Le Christ aux limbes ou Le Jardin des délices.

         Bref, on a donc un bon tome qui peut se lire indépendamment du reste de la franchise (quand bien même, je vous conseille d’au moins avoir vu la série télévisée, ne serait-ce qu’en partie). Ce n’est, à mes yeux, pas le meilleur, pour plusieurs petits points, mais force est de constater qu’il aurait pu faire sans problème l’objet d’un épisode de la série tant il est bien écrit et sacrément complet.

         Sur ce, à la semaine prochaine pour une nouvelle review !


  • Titre : Rick & Morty en Enfer
  • Album: 128 pages
  • Editeur : HiComics
  • Langue : Français
  • ISBN : 978-2378872588
  • Prix : 16.90€

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.