Quantum & Woody T2
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Quantum & Woody T2

Les pires super-héros du monde sont de retour pour un Tome 2 aussi déjanté que le premier. Voire plus. Penchons-nous sur la suite des aventures de Quantum & Woody chez Bliss Comics.

Eric et Woody, les deux frennemis, se retrouvent coincés l’un avec l’autre suite à la mort de leur père et l’explosion du projet sur lequel il travaillait. Se retrouvant dotés de pouvoirs et forcés de “klanger” leurs bracelets toutes les 24H sous peine de disparaître, ils décident de devenir un duo de super-héros… carrément nuls.

Après avoir vaincu La Harpie dans le Tome précédent, ils se retrouvent forcés de vivre ensemble dans le deux pièces d’Eric en compagnie de Johann le bouc et soixante-neuf, dernier clone de La Harpie. Du coup, alors qu’Eric essaie de ne pas se faire virer, Woody cherche du boulot et un appart’. Enfin, il cherche plutôt un Q.G pour leurs nouvelles activités.

Du côté de Magnum Security, l’employeur d’Eric a découvert son secret et compte l’utiliser pour éradiquer un groupe de suprémaciste blancs accros aux flingues.

James Asmus continue sur la lancée du Tome un et nous fournit une histoire complètement déglinguée jouant sur tous les clichés possibles et les situations ubuesques. Mais malgré tout, le propos n’est pas aussi léger qu’une lecture superficielle pourrait le laisser penser. Sous prétextes de situations et dialogues comiques, Asmus traite des thèmes plus importants, à commencer par le racisme. Alors oui, c’est systématiquement traité de façon toujours drôle, enrobé par une bonne vanne de Woody, mais c’est un thème récurent de la série. Et c’est cette opposition noir/blanc de ces deux frères adoptifs apporte aussi du sel à l’histoire.

En plus du racisme, le fait de faire affronter à Quantum & Woody un groupe de supémacistes blancs [spoil] admirant Quantum sans savoir qu’il est noir [fin du spoil] renvoie directement à la secte de Wacco ! Et là encore, on assiste à une critique de l’autorisation qu’ont les Américains de posséder des armes sans limitation, et plus encore des Rednecks, vivant dans des États tels que le Texas, Arkansas, etc, en cumulant les références. Mais Asmus n’épargne pas non plus les agences de sécurité privées [lire : mercenaires], qui s’arrogent des droits réservés aux forces officielles avec le soutien du gouvernement.

Au dessin, Ming Doyle fournit un travail correct, mais sans grandes envolées graphiques. La multiplication des traits à l’encrage me donne l’impression d’être devant un comic indépendant dont le dessinateur n’aurait pas encore la maîtrise de son art. Ça se remarque encore plus dans les scènes d’action, surtout au niveau des visages. Ceci mis à part, la mise en images permet une lecture aisée du comic. Les planches sont harmonieuses et déroulent le scénario sans encombres, rehaussées par la mise en couleurs de Jordie Bellaire.

Plus qu’une simple gaudriole, Quantum & Woody n’est pas qu’un avatar super-héroïque des trois Stooge, mais une série traitant de thématiques sociales beaucoup plus profondes. Pouvant se lire sur plusieurs niveaux, on en retire à la fois une satire des États-Unis modernes [j’écris ces lignes le jour où doit être élu le/la nouveau/velle président/e] mais également, et surtout, un bon moment de lecture.

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