Predator : Intouchable
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Predator : Intouchable

Les aliens sont de retour! Non, pas ceux-là, les autres, ceux qu’ont pas une gueule de porte-bonheur, comme dirait Schwarzy. Et c’est chez Vestron, le nouveau label dédié aux adaptations de films en comics qu’ils débarquent, en noir et blanc, avec Intouchable, la (enfin) version française de Bad Blood.

Les Predators ne déconnent pas avec l’honneur. Lorsqu’un des leurs pète les plombs et ne respecte pas les règles, les mantes religieuses de l’espace [oui, pour leur tronche d’insecte] envoient leur propre police, les Enforcer. Et en pourchassant l’un de ces renégats, un Bad Blood, ils dégomment son vaisseau qui se crache sur Terre. Ce faisant, un Predator restant un Predator, il va aller s’en prendre aux plus méchants du coin : des avocats jouant une partie de paintball endiablée en plein New Jersey!!!! Oui, dit comme ça, ça fait peur, je sais. Le seul petit truc en plus, c’est que le paintball est géré par un ancien commando de la CIA qui va appeler ses potes à la rescousse. Tout ça, c’est avant que l’Enforcer ne montre le bout de ses mandibules.

Ce volume commence avec un prologue inédit qui, de façon très didactique, fait un parallèle entre les tueurs en série bien de chez nous et le Bad Blood, l’Intouchable, qui termine sa fuite sur Terre. On le comprend donc, le scénario de Derek Thompson ne sera pas qu’une simple accumulation de violence et d’arrachage de colonnes vertébrales. L’auteur a des choses à dire, à dénoncer, et plante le décor dès le début. D’ailleurs, je tiens à féliciter la traduction française d’avoir choisi le terme Intouchable qui, comme la caste Indienne du même nom, se rapporte à une personne mise au ban de sa propre société. Cela permet de mieux comprendre comment la société des Predators peut être régie, se référant à leur sens de l’honneur et faisant écho à la fin du second film.

L’idée de l’Enforcer, le flic Predator, est le prolongement de cette idée. Les Predators ont, eux aussi, des problèmes de meurtre, même dans une société de chasseurs, et ils règlent leurs problèmes en interne, de façon définitive, si possible.

Je vais juste être un peu plus critique avec le développement de la partie humaine du titre. Cet embrouillamini avec la CIA, le shérif local, les anciens commandos et l’agent infiltré, ça fait beaucoup trop. On est finalement sur une accumulation d’infos et de Deus Ex Machina qui nuit à la cohérence de l’ensemble et qui, je l’avoue, m’a parfois un peu perdu. Je pense qu’il n’était pas nécessaire de chercher à mettre absolument des anciens commandos face à l’Intouchable, ce dernier étant un tueur en série, d’après le propre développement de Thompson. De toute façon, il aurait flingué tout le monde jusqu’à l’arrivée du gouvernement, qui est au courant de l’existence des Predators et aurait envoyé ses meilleurs éléments au lieu de faire massacrer ses trouffions de base.

Au dessin, Evan Dorkin se fait plaisir avec des cases qui partent dans tous les sens. Ses Predators se fightent dans tous les recoins des planches, débordant allègrement des cases. C’est dynamique, bien que ça reste quand même très daté années 90 dans le style. Ça tombe bien, le comic a déjà 25 ans. Ceci mis à part, son style assez caricatural fonctionne bien avec l’histoire, permettant de bien distinguer à la fois les humains et les Predators entre eux, ce qui est déjà plus compliqué. Le noir et blanc colle bien à l’histoire, surtout qu’il n’y a pas (ou peu) de nuances de gris, mais vraiment un contraste très tranché. Du coup, l’encrage est parfois surchargé et peut nuire un peu à la lisibilité des pages, surtout dans les séquences de baston. Néanmoins, on reste sur de la très bonne facture graphique et on s’approche plus d’une édition RAW que d’un bête comic de seconde zone.

Classique de la série Predator, Bad Blood méritait amplement d’être enfin adapté en Français. Le choix graphique du noir & blanc renforce encore plus l’impact du scénario qui propose une ébauche de compréhension de l’univers des Predator. Malgré son âge, ce volume n’est pas dépassé et mérite amplement la lecture. Qui plus est, Vestron nous propose également un volume le reliant à Intouchable : Chasseur, qu’on vous chroniquera bientôt.


  • Titre: Predator : Intouchable
  • Album: 128 pages
  • Editeur : Vestron (21 février 2019)
  • Collection : Predator
  • Langue : Français
  • ISBN-13: 979-10-95656-09-8
  • Prix : 16,95€

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