Nico et le Cœur de Cronos
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Nico et le Cœur de Cronos

         Bonjour et bienvenue à tous ! Cette semaine, nous allons parler de la bande dessinée italienne Nico et le Cœur de Cronos, d’Edoardo Natalini ; paru chez Akileos le 30 janvier dernier !

         Au cœur des Terres du Nord s’affrontent deux peuples : les hommes du village de Jaktown et les Cronocrooks ! Ces derniers sont de petits humanoïdes au teint pâle, venant tout droit d’un autre espace-temps. La légende raconte que lors d’un affrontement, le Cœur de Cronos aurait été détérioré, et que, depuis, le cour du temps ne se déroule plus normalement. Qui plus est, d’étranges créatures apparaissent : les Nauchts. Les hommes en ont peur, les Cronocrooks en ont fait leurs esclaves.

         Dans cet environnement mystérieux et plein de légendes, nous faisons la rencontre de Nico, un jeune Crooks, délaissé par son peuple à cause de ses différences physiques (Nico est bien plus grand que les autres Crooks, notamment). Ce dernier est curieux et rêveur ; il aime lire les livres des hommes afin d’en apprendre plus sur eux, en compagnie des animaux de la forêt, en particulier Ariu, un renard des neiges.

         Alors que le seul ami de Nico — qui s’avère être le prince des Cronocrooks, Shinn — se fait enlever par des hommes, le jeune Crooks part à sa recherche, accompagné d’Ariu. Sur le chemin, il fera la rencontre d’une équipe de vétérans humains, devenus pacifistes. Ensemble, ils vont se retrouver embarqué dans une aventure dans laquelle se jouera l’avenir de leurs deux peuples.

         Alors, tout d’abord, l’univers est visuellement très beau, et les dessins d’Edoardo Natalini le rendent très agréable à visiter. Le style graphique des personnages est un peu cartoonesque, mais les décors sont très détaillés et franchement magnifiques. Le bestiaire est très intéressant et donne envie d’en savoir plus sur ce monde. Honnêtement, hormis le fait que le design des personnages ne plaira pas forcément à tout le monde, je n’ai rien à dire sur les illustrations : elles correspondent parfaitement au style du récit et sont tout simplement splendides !

         C’est malheureusement plus sur l’histoire que j’aurais des critiques à émettre. Le récit se déroule en trois actes de quarante pages environ. Les deux premiers se suivent directement et sont vraiment très sympathiques à lire. On se laisse prendre agréablement dans l’histoire, et on essaie de comprendre, comme Nico, pourquoi les Terres du Nord sont en guerre. Cependant, le troisième acte se déroule après une ellipse de 2 ans ; ce qui, en soi, n’est pas forcément un problème. Mais là, le passage de l’un à l’autre est fait sans réelle transition ni indication, ce qui m’a, personnellement, un peu perdu. Les différentes situations des personnages sont soudainement altérées, et le contexte géopolitique des Terres du Nord a complètement changé. Et ce n’est qu’au bout de 7 pages, après le début de l’acte 3 qu’on apprend, au détour d’un dialogue, qu’il s’est passé au moins deux ans depuis la fin de l’acte 2. Je ne suis pas de ceux qui voudraient absolument avoir des explications à tout, tout le temps ; mais là, un simple encart dans lequel aurait été noté « deux ans plus tard », m’aurait clairement permis de mieux entrer dans ce troisième et dernier acte.

         Et ce n’est malencontreusement pas le seul défaut qui m’a gêné. Étant donné qu’Edoardo Natalini a voulu garder le secret derrière la guerre entre les humains et les Crooks jusqu’au bout du récit, et que ça représente beaucoup de choses à raconter en très peu de temps, j’ai trouvé la fin de l’ouvrage un peu trop rapide. En somme, le troisième et dernier acte semble lutter pour réussir à caser les explications sur ce qu’il s’est passé durant l’ellipse de deux ans ; les révélations sur le début de cette guerre qui dure depuis des années ; et, tout simplement, la fin de l’histoire. Je pense que l’histoire aurait gagné à être soit plus longue (un quatrième acte n’aurait pas été de trop), soit plus concise.

         Et c’est dommage, car l’histoire en elle-même est vraiment sympathique. On frôle un peu le classique par moments, mais dans l’ensemble, on passe un bon moment ; au moins sur les deux premiers chapitres. Les personnages principaux sont vraiment tous très attachants et bien travaillés. L’univers un peu enfantin est agréable à observer, et les thèmes très sérieux qui sont abordés en fond une très bonne lecture, si on met de côté le souci de rythme du troisième acte.

         Cela dit, mention spéciale à Akileos qui nous offre, ici, un superbe ouvrage avec une couverture pleine de reliefs et de dorures, des pages épaisses et solides, ainsi que plusieurs pages nous présentant les coulisses de la création du livre.

         Sur ce, à la semaine prochaine pour une nouvelle review !


  • Titre : Nico et le Coeur de Cronos
  • Album: 144 pages
  • Editeur : Akileos
  • Collection : AKI.BD.JEUNESSE
  • Langue : Français
  • ISBN-13: 978-2355743412
  • Prix : 19€

 

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