Le péril vieux
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Le péril vieux

Couv_219150Lors de mon passage au Festival Kidibulle, la couverture d’une B.D m’a attiré l’œil. Le sujet n’en est pas courant : il s’agit des vieux. Mais pas votre papi ou votre mamie… Ou peut-être que si!

 

Ce n’est pas souvent qu’on chronique ici autre chose que des comics, mais ça arrive. Le Péril Vieux, de Laetitia Coryn, est un vrai coup de cœur. Du coup, je regrette de ne pas avoir acheté le reste de la collection!

Imaginez : en 2019 la retraite vient de passer à 79 ans. Des vieux par milliers se disputent le marché du travail avec des jeunes qui veulent de meilleures conditions de travail. Tiens! Ca ne vous rappelle rien? Entre loi El Khomri et allongement de la durée de travail, il y a là de quoi passer la nuit debout.

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Les vieux (au zizi mou) et les jeunes, donc, se disputent le droit de travailler pour pouvoir vivre. Ou survivre. Mais si les jeunes ont la pèche et une santé à toute épreuve, les vieux, eux, ont le vice et l’expérience pour eux. Entre coups de trafalgar [on parle le vieux aussi chez Chroniques Comics], le juste prix et la ségrégation, les vieux prennent l’offensive et renversent la vapeur.

La B.D est construite sur le style du Petit Spirou, avec une histoire de quelques pages en début de volume et ensuite un gag par page. Et la comparaison s’arrête à peu près là.

Les personnages dépeints dans ce volume sont tous plus odieux les uns que les autres, au point de faire passer Huguette et Raymond pour des enfants de chœur! Les gags sont parfois inégaux car pouvant aller du gentillet au plus immonde. Et je vais être honnête, c’est les immondes que j’ai préférés.

Tout l’album, est traité avec un humour hyper potache abordant tous les sujets de société : l’insécurité, l’éducation, le monde agricole, et surtout… le sexe! Car même s’ils ont le zizi mou, les vieux ont quand même une sacré libido.

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Je vous disais que ce n’est pas à mettre entre toutes les mains.

En plus du scénario, Laetitia Coryn assure également le dessin (et la couleur?). Soyons franc, on n’est pas dans le style comics, même si son trait n’est pas sans rappeler celui de Robert Crumb. De toute façon, ce n’est pas le but.

Le coup de crayon de Laetitia est sûr et suffisamment parodique pour s’adapter à son propos. Les décors minimalistes et le découpage classique permettent de centrer l’attention sur les protagonistes et les dialogues, ce qui permet d’apprécier les gags, tant au niveau des réparties que visuels.

Le péril vieux est, comme je l’ai dit, un coup de cœur, mais aussi un volume rafraîchissant dans le paysage de la bande dessinée qui assume parfaitement sa parenté avec les œuvres de Gotlib. D’ailleurs, la B.D n’aurait pas détonnée dans Fluide Glacial!

Petite anecdote, pour avoir rencontré l’auteur [oui, parce qu’auteure, c’est moche!], elle est en vrai comme on pourrait l’imaginer en lisant la bande dessinée. Admirez d’ailleurs la dédicace.

Allez, plus qu’à continuer l’aventure avec dans Le Monde Merveilleux des Vieux.

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