La Planète des Singes : Visions
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La Planète des Singes : Visions

La Planète des Singes : Visions

Oh mon Dieu! Ils les ont fait sauter leurs satanées bombes! Je vous hais! Soyez maudits jusqu’à la fin des siècles!

Oui, j’aurais pu commencer mon introduction par des Ook! Ook! Mais je suis persuadé que vous vous y attendiez. Du coup, on fait table rase des films récents, mais également de la série de films des années 60/70. On va lorgner, une fois de plus chez Vestron, vers un scénario abandonné, écrit par Rod Sterling, avec La Planète des Singes : Visions.

Notre histoire commence dans l’espace, où des astronautes Terriens se mettent en stase pour poursuivre leur voyage. Plus tard, une avarie force l’atterrissage automatique de leur vaisseau sur une planète inconnue, à l’atmosphère respirable. Sur ce monde vierge et hostile, les trois astronautes découvrent des humains primitifs. Mais pas le temps de se perdre en conjectures : des chasseurs arrivent, au volant de leurs jeeps et s’en prennent au troupeau d’humains, en tuant certains et en capturant d’autres. L’un des voyageurs de l’espace meurt d’ailleurs d’une balle et l’autre, Thomas, est grièvement blessé. Après avoir été opéré de la gorge, Thomas se réveille incapable de parler, en cage, prisonnier de singes évolués.

On connait tous le pitch du livre de Pierre Boulle, au moins grâce à l’un des films. Les voyageurs de l’espace qui, finalement, reviennent sur Terre dans le futur. La Terre qui est maintenant dominée par les singes. Ce qui est intéressant dans ce scénario abandonné, c’est le traitement de l’histoire, différent de ce qui a été fait dans les deux sagas cinématographiques. Ou la série télé. Et le changement majeur, c’est que les singes vivent dans une société civilisée semblable à la nôtre, avec des villes, des immeubles, des voitures. Grosso-modo, le changement principal vient du fait qu’on voit des singes en costard-cravate à la place des humains.

Ces singes qui, d’ailleurs, pour certains, savent bien que l’homme fut l’espèce dominante de la planète, mais préfèrent le cacher à la population. Il est plus facile de garder dans un état d’asservissement des êtres intelligents, plutôt que de leur laisser leur place dans la société. De là à y voir une belle parabole sur l’esclavage, absente des productions cinématographiques récentes, il n’y a qu’un pas… Pour le reste, on voit bien que certaines des idées ont été reprises dans plusieurs des films qui ont été proposés au grand public, notamment la domestication et le dressage des humains.

Qui dit scénario ciné, ne dit pas forcément scénario BD. Les deux médiums, même s’ils sont proches, diffèrent assez en matière d’écriture. Dana Gould retravaille donc le scénario afin de l’adapter aux dessins de Chad Lewis. Et c’est fait de façon plutôt réussie! Les cases s’enchaînent et les dialogues correspondent parfaitement au support, sans jamais tomber dans le pompeux ou la vulgarisation d’un dialogue ciné.

Côté images, Lewis nous propose, là aussi, un découpage comics à la sauce ciné. C’est très graphique, les angles sont bien choisis et on ne se sent pas dans une transposition de film sur papier. Le dessin est travaillé et reste ce qu’il est, un dessin. Graphiquement parlant, c’est également une réussite, du crayonné à la colorisation, en passant par la mise en page, simple mais efficace.

Une fois de plus, Vestron nous propose un “scénario abandonné” qu’on aurait bien aimé voir porté à l’écran. Vu le nombre de films qui existent, il y a là un filon à exploiter que j’espère voir se reconduire sur d’autres titres/films. C’est un volume que je ne peux que vous conseiller, car il est tout simplement très bon.

 

 


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