Excellence – Tome 1
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Excellence – Tome 1

Excellence – Tome 1

Certaines B.D sont mal vendues. Ou du moins, l’accent n’est pas mis au bon endroit. Tout ça pour vous dire qu’Excellence n’est pas un comics “ethnique”. C’est une bonne histoire de magie et de relation au père qui nous est proposée.

Spencer est issu d’une des 10 familles de magiciens élus, ceux qui sont spéciaux et ont un don inné pour la magie. Normalement, aux alentours de cinq ans, le don surgit et l’enfant commence son apprentissage. Sauf que dans le cas de Spencer, ça a mis beaucoup, beaucoup plus longtemps. Du coup, son père s’est détourné de lui et a pris son aile Aaron, qu’il a fini par mieux considérer que son propre fils. Sauf qu’à fore de volonté, Spencer a réussi à déclencher sa magie grâce à une chose toute simple, que lui a fourni son père : la rage! Il va donc passer l’épreuve lui permettant d’intégrer l’Égide, une société secrète vouée à améliorer la vie des personnes ayant un grand potentiel.

Le scénario de Brandon Thomas est fouillé, complexe et… décousu. En utilisant une narration décomposée, jouant sur plusieurs périodes et points de vue, il perd un peu son lecteur. Ceci mis à part, il a réussi à créer un univers extrêmement détaillé, avec un système de castes et de devoirs pour ceux qui font partie de l’Égide. Là où il a excellé, c’est dans la caractérisation de ses trois personnages principaux : Spencer, Aaron et leur père (vu qu’ils se considèrent finalement comme des frères). La relation entre les trois, les attentes du père envers Spencer, puis Aaron, est à l’image de ce que peut être la psyché d’une personne, ou tout simplement de ce que peuvent être de vraies relations familiales. On assiste à de l’espoir, de la déception, des bagarres fraternelles, un amour qui lie tous les membres de la famille. Même si on s’y perd parfois dans le scénario, l’utilisation d’un narrateur n’aidant pas beaucoup à la compréhension.

Si les critiques parlent souvent du côté ethnique du titre [tous les protagonistes sont noirs, pardon, je ne l’avais pas précisé] je trouve que l’auteur fustige aussi et surtout le sexisme, l’Égide interdisant la pratique de la magie aux femmes. Tout comme Spencer qui se soulève contre les règles établies nous ferait penser à un leader charismatique [je vous laisse le libre choix] qui lancerait sa révolution.

Une dernière chose : un jeune homme qui développerait ses pouvoirs en s’appuyant sur sa colère, ça ne vous fait penser à rien…? À voir comment le personnage va évoluer.

Côté dessin, Khary Randolph nous propose un festival de storytelling, utilisant à peu près toutes les techniques de mise en page répertoriées. Sans faire catalogue, ça nous en met surtout plein les mirettes. Son style assez anguleux se prête facilement aux environnements à la fois urbains et ésotériques présents dans le récit et il réussit à donner à ses personnages de vraies “gueules”. On rajoute à ça une utilisation des aplats de noirs maitrisée et une colorisation (par Emilio Lopez) aux petits oignons et on a une partie graphique de toute beauté.

Si la partie graphique est impeccable, je dois avouer que la narration décousue m’a parfois un peu perdu et reste, avec parfois un petit côté à “l’eau de rose” dans les relations Spencer/Aaron, le seul bémol de ce titre. Pour le reste, l’histoire est vraiment prenante et on ne lâche pas le volume. Je ne peux que vous conseiller de tenter l’aventure.


 

  • Titre : Excellence Tome 1
  • Éditeur : Delcourt
  • LangueFrançais
  • Relié160 pages
  • ISBN-13 : 9782413039709
  • Prix : 15.95€

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