Ce qu’il reste de nos souvenirs
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Ce qu’il reste de nos souvenirs

        Ce qu’il reste de nos souvenirs

Bonjour et bienvenue à tous ! Aujourd’hui, nous revenons sur un light novel ! Ce qu’il reste de nos souvenirs, écrit par Natsuki Amasawa est sorti chez Delcourt/Tonkam le 16 juin 2021 dans leur collection Moonlight novel.

         L’histoire est assez sombre car elle nous raconte la rencontre entre deux lycéens à la vie peu banale : tout d’abord, Shû Uchimura, le personnage principal, qui semble complètement déconnecté du monde et solitaire suite à un traumatisme qu’il a vécu ; puis Naoka Iiyama, une jeune fille paraissant toujours radieuse et souriante, mais qui souffre en réalité d’amnésie progressive, ce qui lui fait parfois perdre ses souvenirs immédiats, maladie qui n’ira qu’en s’aggravant. Un jour que Shû s’est replié dans une vieille salle informatique laissée à l’abandon pour déjeuner, il voit Naoka y débarquer avec tout un tas de clés USB dans les bras, portant toutes une étiquette avec les noms de ses camarades de classe. La jeune fille, surprise de trouver le garçon là, fait maladroitement tomber toutes les clés. Après les avoir ramassées, elle quitte la pièce précipitamment. Shû va alors retrouver une clé USB blanche qu’elle semble avoir oubliée, la glisser dans sa poche et, après avoir oublié de la lui rendre, il va décider d’y jeter un coup d’œil. Le jeune lycéen va alors découvrir un testament et une note de suicide.

         Coincé entre l’envie de ne pas s’investir dans cette histoire compliquée et les remords de ne rien faire pour cette jeune fille en détresse, les deux lycéens vont peu à peu se rapprocher. Et c’est cette relation naissante entre ces deux personnages torturés que va mettre en scène ce light novel. Le récit de Nastuki Amasawa est très clairement centré autour de ces personnages et fait tout pour les rendre attachants, en les rendant aussi intéressants que réels. L’auteure nous place dans un environnement tout à fait palpable et réaliste, et traite, qui plus est, d’un sujet assez sensible, principalement au Japon : le suicide. Voire même, plus globalement, le suicide des adolescents. Toutefois, l’ouvrage aborde aussi les soucis que représente l’amnésie, ce qu’un souvenir oublié peut engendrer.

         L’histoire est assez touchante et le récit est très fluide, permettant au lecteur de suivre son cours de manière très agréable, tout en faisant avancer lentement mais sûrement l’intrigue. On en découvre peu à peu plus sur les deux personnages, leurs peurs, leurs défauts, leurs passés. On comprend alors pourquoi les deux lycéens se comportent comme ils le font au début du roman, ce qui les pousse à être ce qu’ils sont, ce qui se cache derrière les apparences qu’ils veulent bien montrer.

         

J’ai tout de même un défaut majeur à mentionner, mais pour cela, je vais devoir spoiler, donc si vous préférez le lire avant, vous pouvez arrêter de lire ici ! Durant toute l’histoire, on comprend que Shû est distant et solitaire car il a vécu le suicide d’une de ses camarades de classe quelques mois auparavant. Cela le rend vraiment touchant et intéressant, car il revit un peu ce mauvais souvenir avec les pensées suicidaires qu’a Naoka. Petit à petit, l’auteure nous en apprend plus sur la personne qu’était Karen, la jeune lycéenne qui s’est suicidé devant Shû, et sur sa relation avec le garçon. Puis, vers la fin du récit, un twist vient soudainement apparaître : Naoka et Karen sont une seule et même personne. Karen n’est pas morte ce jour-là et s’est remise, tant bien que mal de sa tentative de suicide (en y perdant la mémoire au passage, ces troubles d’amnésie étant dû au choc de sa chute). Alors, je suppose que c’était pour rendre plus tragique encore les envies suicidaires de la lycéenne et le dilemme que cela représente aux yeux du lycéen ; mais pour moi, cela a justement amoindri le drame. Là où il revivait un deuil au travers d’une seconde personne, ici il revit juste la même histoire une seconde fois. Là où il était solitaire car il avait perdu un être cher, il se retrouve juste solitaire car une personne qu’il aimait bien (et qu’il côtoie encore même si elle ne s’en souvient pas) a fait une tentative de suicide. D’autant que le retournement de situation ne fonctionne que sur le lecteur via une combine de l’auteur, et pas sur le personnage qui sait depuis le début que les deux filles sont une seule et même personne. Au final, j’ai vraiment la sensation que ce twist n’apporte pas grand-chose et dessert même l’impact du récit. Dommage, donc.

         Cela dit, ça reste une bonne lecture, et j’ai passé un bon moment à lire ce light novel, bien que je ne pense pas être le public cible, l’ouvrage semblant plus être destiné à un public d’adolescent/jeune adulte.

         Point à noter tout de même : ne vous laissez pas surprendre par l’apparence de l’ouvrage ! En effet, dans sa forme, ce light novel ressemble beaucoup à un manga, avec une couverture, un format et un rabat quasi-identique à une bande dessinée japonaise. Troublant quand vous ne vous y attendez pas, mais très pratique à prendre en main pour le lire.

         Sur ce, à la semaine prochaine pour une nouvelle review !


 

 

  • Titre :Ce qu’il reste de nos souvenirs
  • Album : 272 pages
  • Éditeur : Delcourt/Tonkam 
  • Langue : Français
  • ISBN-13 : 978-2413040330
  • Prix : 12.50€

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