Bikini Atoll
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Bikini Atoll

ba-001Ça y est, l’été, les vacances, c’est fini. On vide les valises et on range ses bikinis. Du coup, plus la peine de flipper de rencontrer des requins dans l’eau, ce qui fait une bonne raison de se plonger dans Bikini Atoll.

Des touristes décident de pimenter leurs vacances en allant plonger avec les requins au large de Bikini Island. Pas fou, le guide leur a fait signer une décharge en cas de problème avec les squales ET de problèmes liés à la radioactivité, vu que l’île a servi de test pour des explosions de bombes atomiques. Après une petite baignade sans servir de casse-croûte aux requins, tout ce beau monde débarque sur l’île. Les problèmes commencent lorsqu’un des membres du groupe disparaît. L’île est-elle vraiment aussi déserte qu’on le pense ?

ba2Christophe Bec nous livre avec ce titre un pur scénario de série Z. Il a digéré ses Mad Movies, et a réussi à en extraire la substantifique moelle. Tout y est : le groupe dont certains membres ne peuvent pas se blairer, les couples à problèmes, la nana autoritaire, le guide roublard et les disparitions mystérieuses. Si le propos écologiste et historique sur l’île de Bikini est intéressant, c’est dans le développement de l’action et des interactions entre les personnages que Bec frappe fort. Il réussit à dépeindre un groupe hétéroclite mais réaliste à la recherche de sensations fortes et de tourisme “exclusif”. Les problèmes que traversent les personnages entre eux sont crédibles et pourraient même avoir un petit côté “télé-réalité”.

L’intrigue, en huis clos, n’est pas sans rappeler un Agatha Christie. Disparitions mystérieuses, soupçons, meurtres et rebondissements. Là c’est une intrigue policière, voire carrément un giallo. Le propos écologiste est un plus permettant dénoncer le sort réservé aux insulaires et à la faune locale.

ba5Bikini Atoll est un volume entièrement en noir et blanc. Et ce choix graphique permet de renforcer le trait de Bernard Khattou, tout en instillant une ambiance propre au suspense dispensé par le scénario. Si les scènes à l’air libre sont, somme toute, classiques, les séquences sous-marines subliment le trait tout en détail de l’artiste. Le dessin très encré de Khattou permet de faire pénétrer plus avant le lecteur dans l’horreur lors des scènes en sous-sol ou nocturnes. Même si certains visages peuvent paraître un peu caricaturaux en plan large, les gros plans sont soignés et font passer l’émotion.

Le découpage est, quant à lui, rythmé et efficace. L’alternance entre les différents plans, les tailles de vignettes et doubles splash pages accentue le récit. L’action va crescendo respectant les codes du cinéma qui sont transcendés dans Bikini Atoll ; au point qu’on a l’impression de lire l’adaptation d’un film !

Le pari est réussi pour la collection Flesh & Bones. Cette production indépendante de qualité, 100 % française, est une belle découverte. À conseiller surtout aux amateurs d’histoire à suspense ou d’horreur, Bikini Atoll se démarque de la production actuelle. Mi-comic, mi-B.D, il vogue à la frontière des genres. Si vous aimez les histoires bien ficelées et à la narration punchy, donnez-lui sa chance !

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