American Gods
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American Gods

American Gods est initialement un roman de Neil Gaiman paru en 2001 et faisant partie du même univers que le comics primé The Sandman.

Le roman a aussi une certaine renommée et de nombreux fans ainsi, lors de l’annonce d’une adaptation télévisuelle, inutile de vous cacher que beaucoup l’attendait au tournant.

Récemment, un comics intitulé American Gods : Shadow et publié par Dark Horse s’essaie aussi à l’adaption de l’œuvre éponyme, mais ne l’ayant pas lu, je n’en ferai donc pas mention ici.

Donc, que penser du parallèle entre les deux œuvres ?

Et bien au commencement, tout est très semblable. Le roman adopte une narration assez banale et l’histoire s’installe tout doucement tandis que la série, de sa manière à elle, se fraie un chemin à travers une narration similaire, mais agrémentée d’une mise en scène bien plus esthétique et travaillée de l’image que nous renvoie le roman.

C’est un fait, la série est belle et originale. Starz signe ici une œuvre atypique et si certains font les gros yeux face à certains effets spéciaux vieillots, le tout colle parfaitement à l’ambiance, à la fois sale, mystérieuse et envoûtante qui plane autour du récit.

Une différence notable concerne cependant cette sensation de saleté dégoulinante de l’Amérique, tant dans les environnements que dans les dialogues parfois très crus et satyriques du roman.

La série est bien plus réservée et confidentielle, surfant très régulièrement sur la limite du malaise.

Très vite pourtant, les deux œuvres s’éloignent.

Le roman continuera sur sa lancée et dépeindra plus en détail ce monde qui est le nôtre, à de très nombreux moments bien trop rapidement. En découle des personnages intéressants que l’on ne verra que deux-trois fois tout au long de l’histoire, et parfois avec un sort qui tombe fatalement sans crier gare et qui choque tant l’idée ne traversait pas l’esprit du lecteur.

Malgré les six cents pages, l’intrigue principale va beaucoup trop vite alors que l’on s’attarde parfois un peu trop sur des tranches de vie sans plus d’ intérêts que de nous montrer des exemples de banalités entre humains, saupoudrés de-ci, de-là, d’éléments susceptibles de faire avancer l’histoire avant de retourner à la monotonie.

Les personnages principaux sont d’ores et déjà présents dans cette saison un. Les deux œuvres, mises côte à côte sont pourtant déjà bien différente. Des personnages se rencontrent dans la série

Alors qu’il ne se verront jamais dans le livre,

Des longues scènes sont données aux personnages de Sweeney Le Dingue et Laura Moon et permettent de développer de façon inédite des personnages présents dans le livre, mais bien moins présents de toute l’œuvre que dans ces huit premiers épisodes.

Vous l’aurez donc compris, la série emprunte un chemin qui la rend difficile, voire incapable, à rejoindre l’intrigue du roman.

En effet, dans un plan final, la fin de saison fait rencontrer deux personnages qui ne se rencontrent pourtant qu’à la toute fin normalement.

Difficile de vous en dire plus sans spoiler, ceux qui auront lu le livre sauront de quoi je parle, pour les autres, sachez seulement que des informations sont déjà en possession de l’un des personnages, informations qui conduisent dans le roman à la fin de l’histoire.

Effectivement, certains éléments essentiels manquent encore, mais en huit épisodes, la série a déjà offert de nombreuses clés et de l’importance à des personnages qui n’en ont pas dans le roman, ce qui rend la série d’autant plus intrigante pour la suite.

En ce qui me concerne, j’ai grand espoir dans la série malgré toutes ces contradictions dont je viens de vous parler et pour cause, la conclusion du roman m’a énormément déçu. Elle reste vraiment très bonne, mais ne parvient pas à atteindre ce que j’attendais de l’histoire. Seulement voilà, au vu des différences et de l’avancée, il est actuellement fort possible que la conclusion diverge un peu, et ce serait tant mieux.

Déjà des incohérences sur les choses montrées dans la série rendent compliqué l’une des révélations de fin. Autant cela marche sur le papier, mais pour l’écran, c’est différent.

Impossible pourtant de douter, Neil Gaiman supervisant de très près la série et faisant part de détails inédits à la production pour étoffer l’histoire et insistant bien sur des éléments ou phrases en l’apparence anodine, mais bel et bien essentiel pour la suite.L’annonce de cinq saisons minimum et d’un roman American Gods 2, dont la série ne spoliera rien de l’intrigue, ont également été annoncés.

J’ai donc hâte de découvrir la suite de la série et pourquoi pas, des révélations et une fin plus travaillée et précise qui mèneraient directement au roman American Gods 2. Espérons seulement que toutes ces différences et ajouts ne rendent pas le roman original obsolète, car pour l’instant, les différences sont légion.

Quoi qu’il en soit, nous n’avons d’autre choix que d’attendre et de faire confiance à Gaiman et à la production qui, à n’en pas douter, savent très bien ce qu’ils font.

Et vous, qu’avez-vous pensé de American Gods ?

 

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